Barbet Schroeder s'aventure une fois de plus vers un personnage trouble. Après Amin Dada et Jacques Vergès, c'est au tour d'Ashin Wirathu. C'est nécessairement moins spectaculaire que le précédent docu sur Vergès qui nous emmenait tout autour du monde. Car ici, tout est centré autour de la Birmanie où officie Wirathu. Mais cela reste tout autant édifiant.
Édifiant car Ashin Wirathu, tout moine qu'il soit, est bien loin de l'image d’Épinal du gentil bouddhiste qui médite tranquillement. C'est avant tout un leader politique nationaliste extrême, charismatique, avec une forte influence et de nombreux partisans dans son pays. Et qui n'hésite pas à légitimer la violence inter-ethnique le cas échéant...
Le film dresse un portrait de cet homme complexe et fanatique, au travers d'interviews et des images d'archives, qui est assez saisissant. Surtout si on garde à l'esprit que tout cela nous est contemporain...
Bref, Barbet Schroeder n'est jamais aussi bon que quand il s'éloigne d'Hollywood.