“The Wind That Shakes the Barley” met en scène Damien, fraîchement diplômé de médecine, sur le départ pour un grand hôpital londonien, qui va changer d’avis suite à un incident qui mettra en exergue les pratiques abusives et la maltraitance des siens, par les troupes anglaises. C’est alors qu’il rejoint son frère Teddy au sein du groupuscule de l’IRA dirigé par ce dernier, dans ce qui deviendra la guerre d’indépendance irlandaise. Cet évènement conduira à la signature du traité anglo-irlandais, déclarant un état libre, demeurant toutefois sous le joug du souverain britannique.
IRA , IRA pas ?
Hélas, ce compromis ne sera pas du goût de tout le monde, et une scission s’opèrera, déchirant par là même un peuple, une famille, au cœur d’un nouveau conflit. J’ai été ravi de découvrir la présence de Liam "Davos" Cunningham, solide, comme toujours. Au-delà des qualités évidentes du film de Ken Loach, ce genre d’interprétation justifie la Palme d’Or, reçue en 2006.
Cillian Murphy campe un excellent Damien, tandis que son frère Teddy dans le film, est tout aussi justement incarné par Pádraic Delaney. L’idéologie de chacun évoluera au gré de l’histoire, dont je ne dévoilerai pas tous les ressorts. Tout juste puis-je déclarer que dans cette guerre, ne fait pas toujours figure d’épouvantail celui qu’on croit…
AUX COUPS/TONNEAUX/KEN
Le réalisateur retranscrit parfaitement l’époque des évènements. L’histoire est filmée sans artifices, le visuel est à la fois froid, de par la brutalité du thème et des affrontements, et chaleureux, de par les magnifiques panoramas qui nous sont offerts. L’Irlande est belle, quelles que soient les atrocités qui y sont commises. Ce paradoxe visuel nous glace, nous fait bouillir. De quoi avoir un Ulster à l’estomac.
On ne voit pas passer les quelque deux heures, merci Electron pour cette recommandation. "Le vent se lève" est donc une réussite. Certes, il faut dire aussi que je suis plutôt bon public. Drame historique, comédie, science-fiction, thriller, action, qu’importe, je suis toujours client, à partir du moment où l’histoire est bien ficelée, et/ou le divertissement est au rendez-vous. De Martin Bre(a)st à Yves Robert. Et puis, au risque de passer pour un obsédé de cinéma, j’admets être impatient de découvrir mon prochain film de Ken. Après tout, je ne refuse jamais une belle paire de Loach…