Un vent qui fait froid dans le dos
Et bien voilà, ainsi tu tires ta révérance, Miyazaki, petit génie des films d'animation, seulement cette fois-ci tu ne m'emmênes pas avec toi.
Ni Jiro, ni Honjo, ni Nahoko ne m'ont ému, aucune scène ne m'a transcendé, et pourtant tu t'en tires avec une note des plus respectables. Alors bravo !
Mais cette note tu ne la dois qu'à ton nom, pas à ton génie.
2h de conception d'avion tous autant minables les uns que les autres, l'image d'un Japon arriéré, dévasté, dont tout le monde se fout. Une amourette ridicule, entre deux personnages qui ne se battent pas pour s'aimer. Nahoko ne fait que se trouver au bon endroit, au bon moment. Jiro ne la reconnaîtra même pas "Ah c'était vous?", et ne répondra pas à son "Je t'aime". Il l'épousera, car elle est un compromis parfait, atteinte d'une tuberculose, elle ne fera pas long feu, et lui laissera moult temps pour astiquer ses avions.
Parce-que oui, Jiro fume, ne se soucis guère de sa chère et tendre, mourante, fait un aller-retour dans le vent jusqu'à Tokyo, construit des avions en paille qui ne savent pas voler, fume encore, cette fois-ci dans la même pièce que sa "femme" parce-que bordel de merde, sa tuberculose ne l'emporte pas assez vite, et enfin bande devant un avion en tôle ,qui cette fois arrive à décoller. Dommage! Il ne volera pas longtemps, ayant été conçu pour une guerre sans but, sans visage, sans fin.
"Vis ta vie mon amour" phrase qui se veut culte et qui clôt le film.
Soit. Nous le souhaitons également à notre chèr Miyazaki, qui peut-être, sur le chemin de sa vieillesse, a égaré sa candeur, ses rêves, son génie.