C'est le grand soir! Ticket en poche, c'est tout heureux que je rentre dans la salle et m'installe confortablement sur le siège. L'émotion est palpable dans la salle...Après tout, on s'apprête à savourer le "film-testament" du grand Miyazaki! Maître incontesté de l'animation japonaise qui nous à apporter tant de bonheurs et d'émotions à travers des chefs-d'oeuvre tel que Kiki la petite sorcière ou encore le Château ambulant, pour ne citer qu'eux. Pour la toute dernière fois, Miyazaki va donc nous en mettre plein les yeux et c'est avec un sentiment de satisfaction que nous allons rentrer chacun chez soi.
Seulement voilà, cette fois-ci a peut être été la fois de trop pour notre bon vieux Hayao. Loin des rêves et du bonheurs qu'a pu me procurer Miyazaki par le passé, c'est avec déception et incompréhension que j'ai quitté la salle l'autre soir...
Où est passé le souffle épique de Nausicaä? L’onirisme de Chihiro? La démesure de Mononoké? La poésie enfantine d’un Totoro ou d’un Ponyo? La Fantaisie de Kiki? Pourquoi avoir abandonné cette magie qui nous a tant fait voyager?
J'aurais tant voulu aimer ce film et pouvoir en faire les louanges. Seulement cette fois-ci, impossible! Seule la morosité était au rendez-vous. Ce fut d'un ennui total. Au point même de surprendre une des mes amies à roupiller pendant le film, clairement abattue par la linéarité de l'histoire!
Pour ce qui est du personnage principal, c'est avec grande amertume que j'ai découvert un homme travailleur, gentil, patient, serviable, fidèle, généreux, un héros de la nation trop parfait, irréprochable, et donc parfaitement lisse. Miyazaki a-t-il perdu son goût pour les personnages ambivalents, hauts en couleur et hors-normes?
Au générique, alors que nous improvisons avec mes amis un petit karaoké histoire de pas être venu pour rien et de s'amuser un peu quoi...la salle se vide rapidement, les fans de Miyazaki ont déchanté ce soir.
C'est donc ainsi que Miyazaki a décidé de mettre fin à sa carrière. Malgré cette fraîche déception, Miyazaki aura tout de même marqué le monde de l'animation de sa griffe. Il n'y a pas si longtemps que ça j'ai lu quelque part que Miyazaki est à l’animation japonaise ce que Kubrick fut à Hollywood. Et que l'on soit d'accord ou non avec cela, il est indiscutable du fait que c'était un visionnaire dont chaque opus fut un rendez-vous.