Un testament déjà inoubliable.
Hayao Miyazaki,le maître parmi les maîtres de l'animation japonaise(de l'animation tout court en fait...),se sera finalement arrêté à 11 longs-métrages. 11 chefs d'oeuvre,pas la peine de peser ses mots. Pour sa sortie,il nous offre son œuvre la plus apaisée,la plus mélodramatique,la plus réaliste,et par extension la plus ambitieuse. "Le vent se lève" raconte l'histoire de Jiro Horikoshi,ingénieur aéronautique de génie,qui construisit le fameux avion Zéro,pour la seconde guerre mondiale. Anti-militariste convaincu,Miyazaki montre touche après touche,comme l'idéalisme et l'application de Jiro sont détournés en faveur de l'effort de guerre... Graphiquement,le film tutoie le sublime. Pourtant ancré dans une période dure et cruelle,il émerveille constamment rien qu'en présentant des hangars où les mécaniciens s'agitent,une nature balayée par le vent ou en matérialisant les rêves de Jiro sous formes d'avions extravagants et de leçons de vie par la légende Caproni. On a aussi l'impression de pénétrer le quotidien des Japonais du début de 20ème siècle,et de partager leurs drames(tremblement de terre,Grande dépression...). Enfin,et ce n'est pas le moindre des éléments,le film est profondément et durablement émouvant,lorsqu'il raconte l'amour condamné de Jiro et de l'humble Nahoko. Onirique,mature,audacieux. Miyazaki sera dans nos cœurs pour toujours...