Le Verdict
6.7
Le Verdict

Film de Peter Glenville (1962)

Le Verdict de Peter Glenville est un film dont je n'airais certainement jamais entendu parler sans la présence au casting de l'épouse française du personnage principal. En effet, en fouillant la filmographie de Simone Signoret je tombe sur ce titre.
Mon admiration pour la Dame et ma curiosité font que je veux voir ce film.
Je vous passe les détails sur la manière dont je me le suis procurée mais je l'ai vu et ne l'ai pas regretté.


Dans l'Angleterre des années 60, un professeur d'anglais, adepte de la communication et de la non violence voit sa vie chamboulée par les déclarations de l'une de ses élèves adolescente.
Condamné pour avoir refusé de participer à l'effort de guerre, par conviction et non par lâcheté, il est condamné à vivoter et à occuper un poste dans une école loin d'être à la hauteur de ses aptitudes professionnelles. Il doit se contenter vivre chichement.
En essayant de faire passer ses valeurs dans le respect de l'autre, il passe pour faible et lâche auprès de tous, ses élèves, sa femme et ses collègues qui le méprisent. Anna (Simone Signoret), considère cette philosophie de vie comme un prétexte à excuser ses multiples échecs et l'accuse de manquer de virilité.


Magnanime, il cherche à aider une de ses élèves à passer ses examens en lui donnant des cours particuliers gratuits.
La jeune fille, admirative de son professeur, va développer de tendres sentiments pour cet homme raffiné. A la faveur d'un voyage organisé à Paris, ils vont se rapprocher. En se promenant seuls au Louvre, aux Tuileries, à la Tour Eiffel, il lui fait découvrir la ville de sa femme, française qui l'a suivie à Londres. Graham garde ses distances mais il ne peut empêcher la jeune Shirley (Véra Miles dans l'un de ses premier rôles) de s'offrir à lui, dans sa chambre d'hôtel. Repoussée, ivre de colère et de dépit, l'adolescente va vouloir faire payer son refus à son professeur.


Accusé de viol sur mineure, il va se voir condamné d'avance par son entourage.
Là commence son procès, les réquisitoires.
Abandonné par ses collègues et ses supérieurs, il n'aura de cesse de se défendre, d'affirmer la pureté de sa conduite à l'égard de son élève.
Malgré ses explications, il doit faire face aux ragots.


Tourné en noir et blanc au début des années 60, l'intrigue est censée se dérouler quelques années après la fin de la guerre, soit le milieu des années 50. Ce thriler psychologique met en avant le couple d'acteurs vedette Signoret/Olivier le lien complexe fait d'amour profond et de rancoeurs incurables mais aussi de jeunes esoirs comme Sarah Miles et Terrance Stamp.
Peter Glenville ayant surtout travaillé pour le théâtre est surtout connu pour son "Becket" tourné deux ans après celui-ci. Il compose de très beaux plans aussi bien avec ses personnages en intérieur que certaines vues sur Paris ou les rues de Londres. Il sait utiliser les décors et y faire évoluer ses acteurs.


C'est en mentant, en imposant ce qu'il veut aux autres et en ignorant leurs besoins qu'il va gagner leur respect et leur écoute.
Paradoxe prouvant que prendre les autres en considération ne sert qu'à se faire marcher sur les pieds, ignoré et méprisé.


Quel est le poids de l'honneteté, du respect des valeurs et du savoir dans notre société face à la puissance de l'argent et du pouvoir ?

Rawi
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le 17 mars 2016

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