Claude Berri tourne son film par petites touches à la manière des impressionnistes nous faisant vivre l'évolution d'une complicité complexe entre un petit garçon juif et un vieux bourru antisémite et excentrique. Le film se garde de toute mièvrerie, mais aussi de tout manichéisme. Michel Simon dans ce film est con mais il n'est pas un monstre. La direction d'acteurs est un véritable sans-faute. L'on sait comme il est difficile de faire jouer des gosses, mais ici Berri dirige le petit Claude d'une main de maître (ça nous change des mômes têtes à claques). Quant à Simon il est impérial (et c'est rien de le dire) Il faut aussi parler du rôle de Charles Denner (quel acteur !). J'ai été surpris par la prestation de deux femmes Sylvine Delannoy jouant la femme de Carrel et de Jacqueline Rouillard, l'institutrice qui jouent avec une insouciance rigolarde. Je parlais plus avant d'un cinéma par petites touches, et à ce propos la dernière est très forte, on l'on voit des résistants de la dernière heure sortis d'on ne sait où et dont le seul fait d'arme et de s'en prendre à une femme coupable d'avoir couché avec l'occupant ce qui constitue un grand coup de pied dans le mythe de la France gaulliste et résistante. Un film touchant et dont le propos n'a guère vieilli.