Un psychologue conçoit un masque pour un gars défiguré suite à un accident. Ce dernier doit lui faire un rapport journalier de son expérience. Méconnaissable, il se met en tête de re-séduire son épouse. Parallèlement, une jeune fille au visage défiguré du côté droit, vit ses derniers jours avant son suicide. J’aime bien ce cinéma japonais des années 60 qui mêle avant-garde et questions existentielles. On y trouve pêle-mêle de la sculpture, du design, de la musique expérimentale, du collage, sans que ce soit foutraque. Les personnages aiment y réfléchir tout haut. Si les expérimentations sont intéressantes, le meilleur moment est plus classique, quand notre homme, avec son nouveau visage, drague sa femme (très bonne Machiko Kyô). Et sinon, à quoi donc réfléchissent-ils ? Quelque chose comme : le visage n’est-il qu’un masque ? Qu’y a-t-il dessous ? Peut-être aucune trace d’individualité, dans ce cas le masque ne nous définit-il pas ? En perdant son visage, notre homme n’a-t-il pas perdu son humanité ? Sa femme lui fait remarquer qu’elles, les femmes, portent un masque en permanence, en signe d’humilité… Sans doute moins abouti que La Femme des Sables, mais très stimulant.