Sans visage, banni de la communauté des hommes, une impensable altérité. Sous le masque déchiré, la tragédie identitaire d’un peuple.
Un filmm fort émotionnellement et humainement parlant. "Le visage est la porte de l'esprit". Sans lui, l'esprit est fermé. Il n'y a pas de communication. L'esprit se désagrège, se désintègre. L'esprit d'un monstre qui pourrit ? Je suis enterré vivant " dit le personnage du film.
A travers cette métaphore du visage défiguré émerge le thème de la culpabilité, de l'identité d'un Japon blessé par la guerre. Le visage est ce qui nous distingue de l'autre, nous identifie et détermine notre appartenance à la communauté des hommes La défiguration c'est la déchirure du sentiment d’identité et le deuil du visage perdu est parfois impossible ( comment s’approprier un nouveau visage à la place du masque quand chaque miroir, chaque regard des autres, chaque hésitation renvoie à une amorce de stigmatisation) .Vivre avec le visage d’un autre s'est se retrouver face à une altérité dans les miroirs ou le regard de l'autre comme si cet "autre" avait pris possession de soi On peut imaginer que de recevoir le visage d’un autre expose à ne plus se reconnaître, et que cette altérité peut provoquer (comme dans le film) chez le personnage le risque de se sentir « possédé », « dépersonnalisé »