Un gros bordel scénaristique qui ne s'embarrasse d'aucune forme de logique et de cohérence sur la durée pour développer son récit de science-fiction qui joue à la frontière de l'immense navet. Déjà, " Le Visiteur maléfique" aka Stridulum s'ouvre sur le visage christique de Franco Nero, dans un rôle incompréhensible (et même pas crédité), au look de Jésus, de conteur d'histoire à des enfants chauves. Juste avant cela, on a pu voir John Huston contempler une sorte d'apocalypse cheap avec la présence d'une enfant inquiétante sur une planète inconnue. Sans transition, on passe sur Terre avec un match de basket au cours d'une scène anormalement longue, avec Kareem Abdul-Jabbar en vedette, qui au moment de marquer le dernier point se heurte à une explosion au niveau du panier... S'ensuit une longue descente aux enfers pour une maman dont la fille semble être le mal incarné, dont le mari interprété par Lance Henriksen cherche à l'engrosser contre son gré, sur l'avis d'un obscur bureau réunissant divers hommes dont Mel Ferrer. Moment ahurissant où lors de son anniversaire, la jeune fille ouvre un cadeau et trouve un pistoler au lieu de l'oiseau en plastoc qui était censé s'y trouver, et tire sur sa mère — mais sans faire exprès — pour la laisser handicapée. Sur quoi un enquêteur est mandaté, Glenn Ford, qui finira brûlé dans un accident de voiture après s'être fait bouffer les yeux par un oiseau. On peut également noter la présence de Sam Peckinpah dans une courte scène où il est question d'inséminer artificiellement la mère de famille vu qu'elle ne se montre pas très coopérative. Pendant tout le film, John Huston se balade sur Terre avec pour mission de retrouver la fillette maléfique pour l'éliminer, à grand renfort d'accessoires kitsch. Le tout flotte dans une ambiance de guerre de religion futuriste, avec une magnifique caricature de l'icône religieuse via Franco Nero aka The Christ aux yeux bleus et à la longue chevelure blonde et bouclée. On navigue entre Rosemary's Baby, Les Oiseaux, La Malédiction, Rencontre du troisième type, et même une séquence de miroirs empruntée à The Lady From Shanghai. Il faut le voir pour le croire. Tellement incohérent, tellement brouillon, tellement pot-pourri d'ingrédients horrifiques. Le cauchemar surréaliste ne prend pas.