Pour un expérimentateur comme Georges Schwizgebel, le réalisateur Suisse de ce court métrage, le mythe d’Icare convient bien, puisque que tout le monde connaît l’histoire. Il peut donc laisser libre cours à son inspiration sans entrer dans les détails.
Pour son premier court métrage (1974) où il travaille seul, il choisit d’explorer la technique du pointillisme. Une technique qui fait référence à la peinture, domaine qui l’influence plus particulièrement : 78 tours (1987) rappelle beaucoup le style d’Edward Hopper et il a notamment élaboré un autre court métrage intitulé Le sujet du tableau (1989). Il fait clairement référence également à l’utilisation de la technique pointilliste dans des affichages publicitaires lumineux. Ainsi le titre se lit grâce à des groupements de points qui défilent et les premières silhouettes (rudimentaires), permettent de deviner un personnage symbolisé par quelques taches. Ensuite, le personnage évoluera dans un décor ou les points, plus petits, sont perçus à la manière des pixels sur un écran moderne. Schwizgebel va chercher les limites de cette représentation par points, pour montrer à quel point ( ! ) elle peut se révéler déshumanisante. Et il montre la diversité d’utilisation du pointillisme, en représentant des oiseaux (voir illustration), selon une technique qui elle, ressemble fortement à ce que donne un canevas.
En associant la musique de Couperin à son travail d’animation plutôt convainquant, l’auteur propose un court métrage de trois minutes qui se révèle un exercice de style de qualité, même s’il ne va pas au-delà.
Pour le voir : https://www.dailymotion.com/video/x9axeq