J'ai regardé ce soir, en V.O.D., "le voleur de lumière" ( Film franco kirghiz... de Aktan Arym Kubat présenté à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes en 2010 ). Ce film lent, sans fond sonore ( quel régal ! ) nous invite à partager le quotidien des habitants d'un village isolé au cœur des montagnes kirghizes, occasion pour l'auteur de dénoncer les ravages de la corruption des nouveaux dirigeants dans cet ancien état soviétique. Avec beaucoup de subtilité, de sympathie et de générosité, il montre combien ces gens pauvres mais dignes sont écrasés par des siècles de soumission aux "autorités" compétentes.
Le Héros, "Mr Lumière", rayonnant de bonté, mais pas si naïf qu'il en a l'air, ne peut évidemment pas l'emporter contre le "requin" local qui a décidé de s'approprier les terres ( collectivisées sous l'ère communiste) ancestrales, et utilise tous les moyens ( dont le meurtre ) pour y arriver.
On pense à la conquête du Far Ouest ( la vraie ! Pas celle d'Hollywood ).
Seul signe d'espoir dans ce film éminemment pessimiste : la curiosité des enfants qu'il a encouragée.
Et puis tout de même l'image finale de l'ampoule qui s'allume parce que l'éolienne qu'il a construite est déclenchée par une saute de vent soudaine : miraculeuse ? divine ? ( la religion - c'est bien son rôle traditionnel, non ? - restant le dernier refuge contre le découragement )