Le voyage d'Arlow
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La physionomie des personnages principaux, la crainte d’un excès de mielleux depuis que Disney a gobé Pixar, la légère déception depuis Vice & Versa et la fréquence un poil trop rapide ces derniers temps des productions animées ont quelque peu éteint mon enthousiasme pour celles-ci. Peut-être que le bambin pour qui on allait voir ces films, devenant un adolescent qui s’émancipe de ce cinéma là, une espèce de lassitude pour le genre me gagne peu à peu. Possible.
Reste que le travail formel aussi bien que narratif proposé par Pixar généralement a gagné presque toutes ses batailles et donc la curiosité a finalement remporté la sienne : on s’est mis le simple dvd.
Et d'entrée de jeu, l’extraordinaire réalisme des images nous montre ses biscoteaux. Et ce, jusqu’aux derniers plans. Le film est en tout point remarquable en ce domaine. Il faut absolument souligner l’avancée considérable que constitue par exemple le travail sur l’élément aquatique, ses reflets, ses mouvements, sa densité.
Mais cela ne s'arrête pas là. À peu près tous les éléments ont gagné en couleurs, en détails, en finesse de mouvement, de représentation : il y a de très nombreux plans de paysages hyper réalistes dont il est difficile, voire impossible de déceler la fausseté. On remarque très vite l’extraordinaire progrès dans les nuances, la graduation de l’intensité et la diversité des couleurs, et ce, même sur le dvd (je n’ose pas imaginer les effets explosifs visuels sur le Blu-ray).
À certains moments, on a même un peu l’impression que l’on s’attarde sciemment pour bien faire une démonstration de pouvoir, que Pixar roule des mécaniques, insistant sur l’eau qui ruisselle sur les corps ou les rochers, le vent dans les hautes herbes, le dégradé de couleurs sur un lac, etc. Ça a pu carrément me faire sortir du film parfois, l’ostentation manquant de subtilité.
Du point de vue de l’histoire, rien d’extraordinaire. À peu de choses près, on est dans un canevas classique, déjà bien débroussaillé par un film comme Dragons notamment : au sein d’une famille de dinosaures, l’histoire d’un fils manquant de confiance en lui, en regard du courage du père et qui trouve dans l’adversité la force nécessaire pour devenir un dinosaure, “mon fils”. Le voyage d’Arlo est simplement initiatique.
C’est sans doute pour cette raison de “déjà vu” que le studio a fortement misé sur le travail visuel pour nous en mettre plein les mirettes. Attention, je ne dis pas que le parent que je suis n’a pas été remué par les scènes où la fibre paternelle et familiale est sollicitée. Mais là encore, ce n’est pas une nouveauté, ni une surprise. Sur une large partie du film, les ¾ disons, le récit suit son petit bonhomme de chemin, sans grande originalité, ni aspérité notable. En cela, il peut paraître commun avec la plupart des productions de ce type. Deux ou trois scènes viennent rehausser l’ensemble de façon sporadique, rappellent la finesse psychologique made in Pixar.
Dommage que cette absence de constance perturbe le visionnage : on ne peut s’empêcher d’être un poil déçu. Mais je sais aussi que ce sentiment a pu déjà m’envahir à la première lecture d’un Pixar pour s’envoler totalement à la seconde me permettant de mieux comprendre ce que les créateurs avaient voulu exprimer (c’est le cas pour Wall-E notamment). Peut-être en serait-il de même avec celui-ci?
http://alligatographe.blogspot.fr/2016/06/the-good-dinosaur.html
Créée
le 30 juin 2016
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