"Voyage..." Un mot qui porte une telle connotation, mais venant de la plume de Miyazaki, Ca devient vite magique... et la simplicite du titre... notre imaginaire est déja en ébullition en appuyant sur Play !
Chihiro et ses parents s'en vont emménager dans leur nouvelle demeure, mais Chihiro n'est pas joyeuse, un déracinement à cet âge est toujours douloureux. Bref elle boude un peu.
Le père sans son GPS se retrouve égaré devant un tunel...
Arrivant dans un village ou parc d'attraction désert, l'odeur allechante de bonne nourriture parvient aux naseaux de celui-ci et Il s'installe devant un Buffet immense et commence un festin orgiaque.
" Non !" hurle Chihiro
Mais la mère suit son mari et dévore toute cette viande elle aussi...
S'éclipsant quelques minutes, d'un pont Chihiro voit passer un train, puis un jeune homme arrive et la presse de déguerpir.
La jeune fille revient vers ses parents toujours en train de se baffrer, et se rend compte qu 'ils sont presque changés en cochons.
Chihiro croit devenir folle ! Elle court jusque la riviere mais celle ci s'est transformée en Fleuve.
Pas de marche arriere...
Voilà, en 15 minute nous sommes projeté de la réalité vers l'univers le plus mysterieux, le plus magique que Miyazaki a jamais créé.
Une subtile harmonie entre onirisme, symboles et allégories, le tout dans un univers au graphismes magnifiés par une CGI bien coordonée.
Bien au dela d'une nécéssaire alarme pointant un déclin des traditions ancestrales, Miyazaki entraîne son spectateur dans son oeuvre chimèrique dont la tolérance reste le sujet phare.
Une longue quête attend Chihiro afin de retrouver ses parents. Et à chaque épreuve Chihiro s'affermit, elle passe du statut de petite fille têtue à celui de conjuratrice de malédictions.
Les messages sont plus alambiqués que dans les oeuvres précédentes. Beaucoup de thèmes récurents à l'esprit de Miyazaki se bousculent, souvent réprésentés par des personnages symboliques et font de ce film le plus riche et aussi le moins occidentable.
Le moment qui m'a le plus interpelé dans ma douce rêverie psychédélicieuse est cette scène où Chihiro en se remémorant le vrai Nom de Aku rompt le sortilège et le délivre.
Parce que en effet, perdre les Mots c'est perdre la Mémoire,
perdre son Nom, son identité,
parce que les Mots ont un pouvoir invocateur...
Chihiro en sort Grandie, et nous rajeunis encore une fois, mais aussi avec l'étrange sensation que quelque chose nous a échappé...
Alors j'ai rappuyé sur play ...
En relisant ma critique je me rend compte qu'on a tous rêvé d'un train en partance pour nul part.