Miyazaki nous offre avec Le Voyage de Chihiro son œuvre la plus énigmatique pour notre regard d'occidental.
Miyazaki nous invite avec ce film, d'une rare poésie visuelle, à suivre le voyage initiatique d'une petite fille japonaise, brusquement plongée dans un monde où les esprits du Japon (Des fleuves, des sources, des montagnes, etc) viennent se reposer et se purifier des souillures qui leurs sont infligées par les humains.
Tout le film est donc construit sur une vision Shintoïste du monde, le "message écologique" constant de Miyazaki est traité de manière inédite, car spirituel, sacré, ancré au plus profond de la tradition japonaise.
Chihiro, dépouillée de son nom, de son monde, prisonnière, entreprend un voyage teinté de nostalgie et d'abnégation, de courage et d'apprentissage.
Chaque personnage bénéficie de sa propre histoire dans le conte de Miyazaki, nous propose chacun une petite "réflexion" (Sans visage, Yubaba, Aku, Kamajin, Lin, etc).
La musique de Joe Hisaishi, envoûtante et immersive, nous happe complètement dans les dessins de Miyazaki (et de ses nombreux assistants Cf le Making Of), d'une rare finesse, aux couleurs tantôt éclatantes, nuancées, splendides.
On finit ce film comme on finit un rêve. Si le charme est rompu, sa réminiscence nous accompagne.
Un film d'une réelle beauté, d'une poésie rare. Un chef d'œuvre, tout simplement.