Il m'aura fallu plusieurs visionnages afin de pouvoir pleinement savourer tout l'esprit et la sève qui découlent du bonheur visuel qu'est Le Voyage de Chihiro, et de pouvoir en écrire une critique qui sera mal renseignée (à l'heure où j'écris ces lignes je ne me suis pas vraiment penché sur la filmo du Maître Miyazaki), et tout à fait subjective.
J'ai compris une chose, après Chihiro. C'est le cadre de visionnage. Jusqu'alors, mes tentatives pour aller jusqu'au bout du film se résumaient à une diffusion en pleine après-midi, entouré d'enfants ou de petits-cousins, me posant de nombreuses questions quant à la compréhension de ce qu'il se passe à l'écran. Et c'est là toute l'erreur à ne pas commettre : comme son nom l'indique, Le Voyage de Chihiro, c'est... un voyage. Pour le regarder dans des conditions optimales, choisissez un moment serein, tamisez les lumières, optimisez votre son, prenez une position confortable, éteignez toute logique et laissez-vous mener.
Le périple sera à la hauteur de sa promesse.
Impossible de ne pas faire la comparaison avec Alice aux Pays des Merveilles, mais on oublie très vite la petite blonde tellement ce film vous happe dans ses confins colorés et oniriques, accompagnés par Chihiro, cette adorable brunette passant de la râleuse insupportable à cet être de douceur dont l'empathie n'a d'égale que son courage.
LVDC, c'est avant tout chose une expérience onirique, comme dit plus haut. Vous êtes transportés dans un monde des esprits dont la logique et la compréhension n'appartiennent qu'à elles-mêmes. Ne cherchez pas de réponses, certains univers n'en ont pas besoin pour exister. Contentez-vous de vous laissez emmener et savourez chaque couleur, chaque bâtiment, chaque mélodie, chaque personnage de chaque scène, qui existent parce qu'ils doivent exister. Il est certain qu'en cherchant un peu plus loin dans les méandres de la culture nippone, on doit pouvoir justifier ce que l'on voit, mais... pourquoi faire ?
C'est doux, c'est beau, c'est émouvant, c'est Le Voyage de Chihiro.