Si du côté de l'occident on ne jure que par Disney en termes de dessins animés traditionnels, il n'en est vraisemblablement pas de même au pays du Soleil Levant, où le roi du genre est Hayao Miyazaki.
En effet, chacun de ses films a le don d'être un événement national, notamment depuis une certaine Princesse Mononoké ; ce sont des œuvres d'autant plus indispensables à découvrir pour nous autres occidentaux dans la mesure où celles-ci s’imprègnent d’une culture japonaise inédite et passionnante, d'où l’assurance d’un voyage foutrement dépaysant et immersif en visionnant un Miyazaki.
Dès lors, Le Voyage de Chihiro (2001) ne pouvait déroger à la règle, et le résultat fut pour ainsi dire... bluffant (l'oscar n'est pas là par hasard).
En ce sens, on tient là une fable littéralement onirique, pleine de poésie et fascinante, voire même effrayante (ceci est relatif) tant l'inconnu nous happe au travers de la petite Chihiro, qui du haut de ses dix ans va vivre une aventure fantomatique ni plus ni moins extraordinaire.
Immersion totale garantie donc, et découverte d'un univers riche et coloré, empreint d’une magie sensationnelle découlant de légendes japonaises, de quoi nous envoûter comme il se doit ; bien entendu, Miyazaki profite (comme à son habitude) de son long-métrage pour y incorporer un message pétri de valeurs, véhiculé avec brio au gré de l'évolution de Chihiro, peu à peu transformée au cours du récit.
Par ailleurs, une autre qualité indéniable de ce périple haut en couleur est de pouvoir s'adresser aux petits comme aux grands, de quoi plaire au plus grand nombre, ce qui est amplement mérité.
Mais tout voyage a une fin, et la conclusion de celui de Chihiro nous laisse un étrange sentiment lorgnant du côté de la nostalgie, comme si l'on sortait d'un long rêve, mais on en sort grandi ; bref voici un chef d'œuvre d’animation atypique et visuellement somptueux, à voir de toute urgence.