Je sais, mon Claudiu n'a pas assez de poils aux pattes

Je sens que je vais faire un bide avec mon conseil du jour, mais tant pis, ce n'est pas demain la veille que je vais rendre les armes devant le dieu box-office.

Alors ok, je sais, James Bond fait un carton, les gens se précipitent sur "Populaire", le nouveau Disney accapare les écrans. Et miracle des miracles, c'est aujourd'hui que le Hobbit machin bidule arrive, répondant ainsi aux demandes enamourées de millions de fans.

Qu'ai-je donc à vous proposer de mon côté ? Un film d'animation roumano-polonais ayant pour toile de fond le sujet de l'erreur judiciaire.

Oui le match est un rien déséquilibré entre un être aux pieds poilus et mon Claudiu Crulic, roumain de 33 ans, mort, broyé par une justice aveugle et sourde.

Le mot "humanité" n'a plus de grande résonance dans notre société moderne mais en bon utopiste je continue à le brandir. Et c'est grâce à des œuvres telles que ce "Voyage de Monsieur Crulic" qu'une infime partie de moi persiste à croire en l'homme et à sa faculté à réagir, à rentrer en résistance.

Ce film est certes une œuvre à message mais elle n'a pas que cela à offrir. Ce mélange des différentes techniques d'animation (2D, 3D, Stop-motion), ainsi que l'utilisation d'images d'archives, sont un cadeau pour la rétine, le geste artisanal, qui garde encore une certaine noblesse, est de toutes les images.

On pourra certes reprocher à ce film un récit un peu simpliste, une certaine naïveté, mais la poésie de l'ensemble finit par remporter la mise.

Voilà, j'aurais fait ce que je pouvais, et même si je sais que ce film ne bénéficiera que d'un nombre très très limité de copies, j'aurais rempli ma part du contrat en le mettant en avant, et en répétant pour la énième fois que le cinéma ne se résume pas à ce que dictent médias et vox populi.