Un oscar pour le phasme : signez la pétition.

Critique sans spoiler.
Visuellement, ce film est réussi. Et pourtant je suis... pointilleuse sur ce sujet. Les premières minutes, en animation 2d sont vraiment très belles, la suite, la découverte de la maison Doolittle, est régressive et amusante. Les animaux en cgi sont fluides, sauf un lionceau tout bonnement horrible mais qui n'apparaît qu'aux premières scènes. Le passage du langage animal au langage compréhensible est assez joliment traité. Les décors ont un côté rétro qui rappellent un peu "Les Aventures du baron de Münchhausen" de 1988, ce qui est agréable à l'œil. Mention aussi spéciale aux baleines.
Mais...
Je vais essayer de condenser les raisons pour lesquelles ce film est décevant.
1. La version française. Elle est catastrophique. Dès que les animaux parlent c'est un calvaire (ce qui est bien dommage puisque c'est sensé être un des points forts du film) : on passe de voix complètement débiles où les animaux ont 2 neurones qui se courent après, à un langage "ouaich ouaich mon frère du 93". Déjà, ce doublage est promis à un vieillissement rapide car les expressions sont limite dépassées dans nos rues aujourd'hui même, ensuite les jeux de mots malheureux qui rappellent "nous sommes des animaux qui parlent" reviennent régulièrement, les blagues originales (s'il y en a en version originale ? ) sont traduites à la "va comme j'te pousse" (ça aussi c'est démodé, désolé) ... Bref, on a envie de se boucher les oreilles toutes les deux secondes. Et pourtant je ne suis pas de ces bobos coincés qui ne jurent que par la vo, mais ici j'ai réellement saigné des écoutilles.
2. La bande son est inexistante.
3. Le personnage principal est plus un patchwork de caractères puisés dans les anciennes interprétations de Robert Downey Junior qu'un vrai personnage consistant. On a un peu l'impression que notre Roro préféré (parce que je l'aime beaucoup !) a eu du mal à savoir comment Docteur Doolittle pense et évolue... Mais cela me fait penser que le problème vient peut-être du scénario, ce qui m'amène à...
4. Le scénario. Je ne le décortiquerai pas, déjà pour éviter tout spoiler, mais aussi parce qu'il y aurait certainement plus à dire que ce que je vais exposer. Mais si le début prend le temps, et c'est normal, de se construire... On remarque ensuite que des péripéties aussi saugrenues que rapides se succédent (encore une sorte de patchwork de scènes). Et tout cela pour amener à une fin franchement bâclée : quoi de plus expéditif qu'une bonne coloscopie pour déboucher un scénario ?! (vous comprendrez cette dernière réflexion après votre visionnage).
En conclusion : de bons moyens visuels plutôt bien maîtrisés, mais au final une ambiance gâchée et un film qui ne restera pas dans les annales (sans jeu de mot avec la coloscopie).