Tsai Ming-Liang filme son acteur fétiche, Lee Kang-sheng, habillé en moine et avançant d’un pas d’une extrême lenteur, à travers les rues de Hong Kong dans Walker, et de Marseille dans son tout dernier film Voyage en occident. Dans le film à Marseille le parcours du moine est juxtaposé à celui de Denis Lavant, qui finit par lui emboiter le pas dans sa lente marche.
Ici on est d’avantage dans l’installation, dans le pur exercice expérimental et théorique. Tsai développe comme jamais son travail sur la temporalité et sur l’espace. Travail sur le temps en faisant confronter la lenteur, la beauté, et la spiritualité (la mort ?) du moine qui trace sa ligne au milieu du brouhaha de la foule, sa vie, ses mouvements désordonnées et sa beauté propre aussi. Et travail sur l’espace et sur l’urbanité car le cinéaste continue de cadrer des décors, filmés comme de scènes de théâtre, et qui traduisent l’évolution du paysage urbain.
Ce n’est pas ce que j’ai vu de plus fort chez le cinéaste, certains plans sont à la limite de la pose, comme le long plan fixe de 10 minutes sur le visage de Lavant qui ouvre le film sur Marseille, mais c’est intéressant.
Teklow13
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le 21 mars 2014

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