Navigation en plein cholestérol
Il est indéniable qu'un film comme l'aventure fantastique souffre du temps qui passe. Ses effets spéciaux font aujourd'hui très artificiels, il faut juste se mettre en tête que le film date de la fin des années 60 et ça passe tout seul. On peut même trouver à tous ces effets lumineux très colorés une jolie inspiration, dans laquelle on sent tout l'amour de Fleischer pour son sujet. Ce dernier y fait en effet preuve d'un joli sens du détail pour imaginer, à grande échelle ce qui est habituellement de l'ordre de l'invisible. En ce sens, le voyage fantastique possède un côté ludique somme toute assez divertissant, qui sait se faire apprécier pour le sérieux avec lequel il traite son sujet, et plus précisément cet assaut à bord d'un vaisseau miniature du corps humain.
Malheureusement, sorti des considérations scientifiques et de ce côté amusant qu'a la découverte de nos entrailles, on s'essouffle rapidement devant l'affreux manque de consistance des personnages et le degré zéro des enjeux qui les poussent à se dépasser. Uniquement faits de gros clichés très pompeux, on peine en effet à s'intéresser réellement à leur sort, leur quête prend donc un coup dans l'aile également. On finit presque par ne plus faire attention à eux, ces derniers se cantonnent alors à être ce lien nécessaire qui nous permet de découvrir les jeux d'ambiance créés pour l'occasion.
Du coup, c'est assez passif qu'on finit le visionnage. Fleischer était probablement trop affairé à imaginer les possibilités scientifiques qui feraient rapetisser ses personnages pour les écrire un minimum. Il n'y a qu'à voir la tronche du traître, que l'on grille après 5 minutes de présence, pour se rendre compte qu'il n'a jamais vraiment été pensé. Un film pour curieux ou complétistes en somme, les autres risquent de trouver le temps long.