Par un triste soir de novembre, Gilles Mauvoisin, qui vient de perdre ses parents, débarque à La Rochelle. Il flaire rapidement l'atmosphère étrange de cette ville dont les notables forment ce que l'on appelle le Syndicat, qui étend son ombre et sa puissance sur la ville. Une adaptation très réussie de Simenon, sans Maigret mais avec une ambiance très noire, chabrolienne avant la lettre avec sa description d'un vrai panier de crabes constitué par les bourgeois rochelais. Sans se presser, l'intrigue avance à pas feutrés aux basques de l'ingénu Jean Desailly et de la diaphane Assia Noris, sorte de Danielle Darrieux italienne, d'origine russe et qui n'a joué que dans un autre film français, Le capitaine Fracasse. Mais ce sont des crapules magnifiques qui ont la vedette incarnés par de grands noms du cinéma de l'époque : Jules Berry et Gabrielle Dorziat en tête. L'un des grands films de l'Occupation seulement dépassé en noirceur par Le corbeau de Clouzot.