Dans son oeuvre Michael Powell décrit la perversité par le bais de la caméra.
La caméra remplace les yeux du personnage et nous permet par le biais des plans subjectifs et des images qu'il tourne, de rentrer dans sa tête pour comprendre le psychopathe, le pervers le meurtrier.
Un voyeurisme filmé à la courte focale, le personnage s'inclut dans l'action, il veut vivre ce qu'il filme. Comme il est dit dans le film " Je ne fais pas de cinéma mais un documentaire". Le voyeurisme ici s'exprime lors des tirages photos et vidéos dans la chambre du personnage principal, lieu où il passe la plupart de son temps.
Le caractère défaillant du personnage s'est construit et déconstruit dans la maison où il a grandit, et où il vit toujours. Le père est la cause du problème, il veut être omniscient c'est pourquoi il écoute et voit tout dans la maison par l'intermédiaire des caméras et des micros.
Il lègue à son fils sa première caméra, c'est pour lui une manière d'héréditer du travail de son père, il est piégé.
Désormais il loue la plus grande partie de sa maison et lui n'occupe qu'une petite partie mais uniquement celle qu'il a besoin pour vivre. Comme ses tirages, il vit alors dans l'obscurité et n'éclaire ses journées que par le pervers visionnaire de ses films.
Un autre personnage est très intéressent, celui de la mère aveugle. Malgré son handicap, elle a la capacité de voir beaucoup plus que Mark. Pour photographier, pas besoin d'appareil, elle utilise ses mains et sa mémoire.
Un très beau film qui pour une fois se passe aussi bien devant que derrière la caméra !