Ce film n'est pas un film d'horreur. Je commence à penser que tout ce qu'on catalogue en film d'horreur avant les années 70 est bien loin de nos référentiels modernes. Ce qui est sans doute normal.
Mais comme beaucoup de films de cette liste, ceci est plus un thriller à base de serial killer, qu'un pur film d'horreur, et même d'épouvante.
Malgré tout, on peut plonger dans ce film avec un pur plaisir d'esthète et avec des vrais moments de tension.
La tension de la retenue
Le serial killer n'est pas purement méchant, il est complètement dérangé, et en l'occurrence, il lutte contre ses pulsions. On comprend assez rapidement, et pour le coup, pas forcément subtilement, d'où tout cela vient. Il sait que tuer, c'est mal. Mais c'est plus fort que lui. La mise en scène (brillante) de ses luttes intérieures, c'est ça qui génère essentiellement la tension : on y va ou on n'y va pas. Surtout quand la pulsion morbide s'attaque à l'innocence pure (ou presque).
Le style porté à ses nues
Rien que la première scène, du pur studio, tout droit sortie d'un tableau de Hopper (avant que Mad Men n'en fasse une obsession) nous donne le la. Et puis, toutes les scènes de meurtres (ou envies de meurtres) sont remarquablement, méticuleusement, délicatement scénographiées. On passe plus de temps à regarder ce travail qu'à suivre l'histoire.
D'horreur point
Et c'est pour cela que je ne peux mettre que 7, dans ce cadre. Le regardant dans un autre (celui des serial killer), pas impossible que la note ne monte, mais pas là. Et puis, il y a un je ne sais quoi qui ne fonctionne pas. Sans doute regardons-nous trop le style, parce que c'est la démonstration qu'on veut nous faire, et pas assez l'histoire.