Il parait que c'est le film qui a détruit la carrière cinématographique de Powell. Il faut dire qu'à l'époque, le spectateur s'était arrêté justement à ce côté voyeur et malsain, et plus grave encore, au bout de sein que l'on voit à l'écran, une première dans une production britannique.
Pourtant, Le voyeur est une oeuvre remarquable sur ce fond, entre mise en abyme du personnage et du cinéma, du voyeurisme des gens et des cinéastes, Powell propose une remarquable réflexion sur le sujet. Les gens sont-ils voyeurs quand on va au cinéma? Car bien plus qu'à son personnage, ce titre nous est adressé. Etonnant hommage aussi au muet où l'oeuvre semble être une prolongation entre le genre silencieux et le parlé.
Incroyable Karlheinz Böhm qui est totalement envoûtant dans son rôle.
Quelques petits défauts toutefois avec parfois l'une ou l'autre séquence trop longuette (notamment la préparation de la doublure qui se met à danser, ça m'a un peu pompé).
L'oeuvre aborde aussi un côté fort psychologique entre un fils qui prolonge les travaux de son père sur la peur. Une tare qu'il a acquise à cause de toutes les expériences que son père a réalisé sur lui. Un homme qui est en proie aux maux du passé, qui ne l'ont jamais quitté et qui n'a jamais pu trouver une paix intérieure.
Bref, c'est un film qui vole (très) haut.