Quand les turpitudes du destin et les choix de vie divisent une famille
C'est un trés beau film romanesque où les protagonistes vivent avec passion au gré des circonstances et de leurs choix. Dans un écrin sauvage magnifique, la fratrie Ludlow va se diviser dès l'arrivée d'une femme en son sein en même temps que débute la première guerre mondiale.L'unité familiale sérieusement mise à mal, cette famille va devoir aussi faire face à la question indienne,encore trés sensible à l'époque (via l'union mixte et la ségrégation),ainsi qu'à la Prohibition. Cette chronique rappelle et Au milieu coule une rivière d'un certain Robert Redford mais les enjeux ne sont pas les mêmes. Légendes d'automne serait nettement plus politique dans son approche car il y a une opposition entre Alfred (le frère devenu député représentant,l'ordre et la morale) et son frère Tristan ( rebelle,indépendant, n'hésitant pas à contourner la loi pour vivre) ainsi qu'avec le personnage du père (déçu par une carrière militaire qui l'a fait se radicaliser face à l'Etat américain.Remarquable Anthony Hopkins dans le rôle du patriarche déchiré entre sa déviance réactive et ses valeurs). L'évolution des situations laisse présager le pire jusqu'à un dénouement hollywoodien où l'essentiel est préservé.
Sorti au début des années 90, c'est un film qui annoncera des cinématographies engagées,réfléchies comme Dans la vallée d'Ellah.On retrouve d'ailleurs l'esprit de Légendes d'automne dans le dernier Samouraï, pas seulement parce qu' Edward Zwick en est le réalisateur.En effet , un grand nombre de cinéastes américains s'attaquent aux hésitations passées de leur pays, de ses erreurs et de ce qui ne passe toujours pas. Un cinéma national digne d'attention,qui se respecte.Amateur de sagas familiales à toiles de fond (d'Autant en emporte le vent à Australia), de personnages plutôt complexes et de beaux paysages, n'hésitez pas à visionner Légendes d'Automne: vous serez conquis.