Quand je pense que ce n'était qu'un film de commande auquel McKay devait se soumettre afin de pouvoir réaliser "The Big Short". Il y a mis tellement d'énergie et tellement d'amour que je me demande si cette suite ne surpasserait pas le premier volet ? Je ne sais pas, il faudrait que je le revoie. Je précise que la version que j'ai pu voir est "the extended version" de 123 mn (il existe une super sized version de 143mn, ça ne me déplairait pas de la découvrir).
Ce que l'on peut très certainement reprocher, c'est un scénario un peu foutraque : McKay et Ferrell mangent un peu à plusieurs râteliers en même temps, les approfondissent juste pour faire des gags mais ne vont pas très loin dans l'idée (je pensais, par exemple, que la collaboration avec une boss black aurait plus d'importance). On peut aussi être triste du fait que Carell a pris du galon depuis le premier volet, et que du coup, son personnage Brick soit mis en avant au dépend des deux autres personnages (heureusement, les scénaristes s'en sortent très bien et lui confient une sous-intrigue assez drôle en soi).
Pour le reste, c'est essentiellement du gag, le long d'une structure narrative assez convenue mais toujours efficace. Surtout que McKay et Ferrell semblent avoir voulu creuser plus loin dans l'absurde au moment des attendus coups de blues du héros. Ce n'est pas particulièrement incorrect politiquement parlant, mais c'est complètement délirant, et ça c'est bon. Parce que le coup du requin, c'était quand même du génie.
Je n'aime pas l'humour 'zapping' à la "Arrested Development" ou "Community", c'est-à-dire un humour où on balance les gags à vitesse grand V sans jamais tenter d'approfondir quoique ce soit. Si ça part un peu dans tous les sens ici, c'est heureusement fait avec des notions de rythme et surtout une exploitation entière du contexte. Et ça, c'est bon.
On trouve aussi des clins d’œil au premier film ; c'était un peu la crainte, que les auteurs se contentent de resservir la même soupe. Et bien pour cette scène finale, c'était casse-gueule, mais ils ont réussi. Ils ont amené un élément en plus qui était malin : de la douceur. De la sorte, on ne dirait pas qu'ils essaient de faire mieux, juste qu'ils font ça autrement.
La mise en scène de McKay est réussie. Pour moi, il n'a jaamis autant excellé que dans la simplicité et ses tentatives de msucler sa mise en scène dans "The Other Guys" et "Talladega Nights: The Ballad of Ricky Bobby" étaient pour moi des échecs. Finalement, ça lui a appris plein de trucs, car McKay se permet quelques petites audaces bien trouvées : pas vraiment de l'action, mais quelques petits sursauts qui enrichissent la grammaire comique. La seule chose qui m'a un peu déçu, c'est le filtre orange dégueux qu'on retrouve dans beaucoup de comédies. La BO est assez bonne au service de l'histoire, délirante comme il faut.
Enfin, les acteurs sont tous très bons. Hommes ou femmes (je suis difficile en matière de femmes), tout le monde fait rire. Peut-être parce que tout le monde a l'air de s'amuser dans le film ? Ce qui est sûr, c'est qu'à part Paul Rudd qui reste incroyablement beau, tout le monde a pris un coup de vieux ! Même les guest stars. Qui en plus ont une peau bizarre, je suppose à cause de ce maudit filtre.
Ce que je me demande, c'est comment ils vont gérer le casting s'ils font un trois (j'espère qu'il y en aura un) : Paul Rudd est lui aussi devenu bankable grâce à son incursion dans l'univers Marvel, cela voudrait-il dire que David Koechner n'aura plus que quelques répliques ? Je dis ça pour rire : malgré que Will et Steve ont les meilleures scènes, les deux autres ont tout de même de beaux moments. Faudrait qu'ils parviennent à mieux équilibrer ça quand même s'ils font une suite de cette suite.
Bref, j'ai passé un excellent moment devant ce film ; le seul moment où je n'ai pas ri, c'est lorsque j'ai dû me lever pour pisser et faire pisser mon chien.
PS : ok, alors j'ai un peu d'info sur comment s'est déroulé l'écriture du film. Les auteurs ont développé e projet pendant des années, mais les studios n'en voulaient pas. Finalement, quand ils ont demandé une suite, c'était déjà tout prêt.