Dans "Au diable la vertu", l'obscur Jean Laviron adaptait déjà le laborieux vaudevilliste Jean Guitton: la nullité de l'ensemble en faisait toute la saveur. "Légère et court vêtue" est de la même eau, et on prend un certain plaisir à voir des comédiens pas très bons se démener dans des rôles grotesques.
La comédie est un vaudeville bourgeois particulièrement stupide auquel il ne manque même pas le personnage récurrent et méprisé de la bonniche idiote. Il y est essentiellement question de chamailleries conjugales et d'adultère dès lors que l'époux avocat soupçonne sa femme de le tromper.
L'intrigue n'est pas seulement improbable ou inepte, elle est confuse et tellement mal ficelée qu'on n'y retrouvera aucune séquence un tant soit peu élaborée, pas le moindre quiproquo futé. Mal dirigés, les comédiens surjouent dans le plus pur style du vaudeville à la Feydeau. La palme du cabotinage revient à Madeleine Lebeau, jolie femme mais comédienne dépourvue de tempérament comique, dont on voit bien qu'elle s'efforce constamment d'être face à la caméra! Ses postures artificielles et théatrales ajoutent à la maladresse de l'ensemble.
Louis de Funès, en détective improvisé et cupide, tient ici un rôle épisodique et un peu terne. Mais, sans lui, qui verrait encore ce film aujourd'hui?