Quand le capitaine crochet s'énerve...
Avec un scénario signé Paul Schrader, je partais très confiant quant au potentiel de ce Rolling Thunder. On retrouve un peu cette thématique du vétéran du Viet-nam qui n’est pas sorti indemne de cette guerre. Ici, les deux personnages principaux ont subi plusieurs années de captivité dans des conditions terribles, gardant ainsi une certaine forme de traumatisme due à cette sordide expérience. Retour au pays en héros, le personnage principal incarné par William Devane ne sera pas épargné par certains individus peu scrupuleux. S’ensuit alors une histoire de vengeance qu’on pourrait considérer comme classique mais qui contient fort heureusement quelques fulgurances occasionnelles. Pourtant le film manque cruellement d’une mise en scène qui aurait pu le rendre tout vraiment noir et accentuer les séquences d’action. Non pas qu’elle soit mauvaise, loin de là, disons que ça manque un peu d’idées, notamment sur la séquence finale qui aurait pu être absolument géniale mais qui en fin de compte s’avère être bonne sans plus, un peu trop standardisée en somme.
Mais, Schrader oblige, dans l’ensemble le scénario demeure solide et de qualité. Quand on s’écarte du sujet principal, c’est pour se concentrer sur une relation naissante entre le protagoniste principal et une admiratrice, groupie comme elle le dira elle-même, qui souffre de la déshumanisation d’un William Devane désabusé. Cet acteur est excellent dans son rôle, tout comme Tommy Lee Jones qu’on voit assez peu mais qui fait déjà preuve de la prestance qu’on lui connait. Ce Rolling Thunder est un bon film finalement, qui manque de saveur d’un point de vue artistique malgré une bonne photographie. Quelques scènes comme le broyeur et le crochet marquent, dommage qu’il n’y ait pas eu davantage de scènes comme celles-ci. A découvrir.