Critiquer un film sur Ian "Lemmy" Kilmister est un exercice de style difficile pour moi, fan inconditionnel du sieur, pas spécialement pour ce qu'il est, mais pour son œuvre.
Son œuvre justement, parlons-en. Lemmy est connu pour avoir fondé le groupe Motorhead il y a plus de 35 ans, après s'être fait virer d'Hawkwind, groupe de punk psyché, pour usage de stupéfiants abusif. Lemmy précisera que le problème n'était pas vraiment sa consommation de drogues abusive, mais plutôt le fait qu'il ne consommait pas les mêmes que ses sbires.Mais bon, je m'égare, il fonde donc Motörhead. Depuis, après les passages de nombreux musiciens, des périodes de haut et des périodes, disons un peu moins hautes, le groupe est vénéré par tout fan de Hard/Métal au sens large du terme, pour l'influence majeure qu'il a eu sur les groupes qui composent actuellement cette scène, et pour une discographie inspirant le respect, composée de pierres angulaires du rock comme Overkill, Bomber, Ace Of Spades et bien d'autres.
Sauf que contrairement à ce que vous pourriez croire, Motörhead n'est pas un groupe de has been comme tant d'autres. Ils tournent et sortent des disques régulièrement, qui remportent un franc succès, que ce soit auprès de la presse ou des fans, ce qui fait qu'aimer Motörhead c'est presque "hype" (d'ailleurs si Rock'N Folk et les Inrocks en parlent, c'est que ça l'est...).
Du coup, on a le droit, en parallèle à la sortie de The World Is Yours, excellent brulot, à la sortie en DVD et dans certaines salles, d'un documentaire consacré à Lemmy, la personnification du rock, l'icone, le seul qui réunit punk, thrasheux et rockeurs à ses concerts.
Trois ans à suivre Lemmy, sur scène, chez lui, au bar...Comme on a pu le voir dans l'excellent "Metal : A Headbanger's Journey" du tout aussi excellent Sam Dunn, Lemmy a toujours un avis sur tout, et une bonne connerie à raconter.
On apprend à le connaître au travers d'interviews, de séquences backstage, durant des séances de promo, etc...
Le tout entrecoupé par des intw de musiciens aussi prestigieux que Alice Cooper, Ozzy Osbourne (Black Sabbath), Lars Ulrich (Metallica), Slash (Guns N Roses, Velvet Revolver) ou encore Mick Jones (The Clash).
Contrairement à ce à quoi je m'attendais, le film n'est pas vraiment un hymne à la gloire de Lemmy. Même s'il est encensé par tous les gens interviewés, on apprend aussi à le connaître, on se rend compte de comment est Lemmy, et de ce qu'est sa vie.
Le film alterne des passages durant lesquels Lemmy nous paraît presque mélancolique, et passages vraiment tordants, et se laisse vraiment suivre du début à la fin sans jamais qu'on est envie d'éteindre sa télé.
La question maintenant : est-ce que c'est intéressant ? Aucune idée. Vous le verrez et vous ferez votre avis. Si vous êtes fans, de toute façon vous l'avez déjà vu, et si vous n'êtes pas fan, je vous conseille de le regarder, par curiosité, car la force de Lemmy : The Movie, est qu'il se trouve vraiment aux antipodes de tous les autres rockumentaires que j'ai pu voir. Il n'est pas forcément mieux ou moins bien, il est juste tourné différemment, en ne s'intéressant finalement que peu à la musique, et en se consacrant vraiment à Lemmy, essayant de nous faire voire ce que c'est que d'être lui, sans jamais pour autant tomber dans le voyeurisme, Lemmy étant quelqu'un semblant assez pudique...
Bref, vous l'avez compris, j'ai bien aimé, je le recommande aux fans, comme aux non fans, car chacun peut y trouver son compte...J'ai commencé ma chronique en disant que j'étais fan de Lemmy pour son oeuvre et pas pour ce qu'il est, et je pense que ce film peut permettre à des gens de comprendre qui il est, sans pour autant aimer sa musique.
Quand à moi, je retourne m'écouter Kiss Of Death.