1917-1937-1956-1963-....

Vu version 1963 dans laquelle Stalin subit le sort qu'il a infligé à bien d'autres... et est remplacé ou bien par Boubnov ou bien par une petite lampe...
Peu importe. À la fois triviale (Lenine, homme ordinaire avec un faux grand petit h...), traitant l'histoire comme un réservoir à suspense et les hommes comme des distributeurs de bons sentiments (fraternels et soviétiques), on doute en permanence non seulement des faits mais de leur réécriture!... - même pas un mensonge un peu vrai... - d'autant que les décors, les visages sont très loin de l'authenticité documentaire qu'on est en droit d'attendre - à comparer avec Eisenstein, là où cette authenticité vient presque appuyer et justifier la modification des faits en vue de la puissance mythologique recherchée, et d'une vérité intellectuelle.

Une scène émouvante cependant - grâce à ce traitement "ordinaire" dira-t-on - lorsque Lenin dort chez Natacha et Vassilii, chargé de sa garde. Et que malgré le silence de son mari, la femme regarde au sol le corps allongé qui dort, et a deviné qui il est. Un plan presque fordien avec son dos et son mari qui prend place dans le champ...
Une autre chose qui frappe au passage: le trait d'humour sur "gouvernement..." et l'acteur de préciser "provisoire", faisant acte de la faiblesse même qui est en train d'être renversée par l'idéologie bolchevique, faute de n'avoir que ce fragile "provisoire" à opposer.