La vie c'est comme ça tout le temps ou c'est seulement quand on est petit?
Belle découverte de ce qui restera sans le moindre doute le meilleur film de Besson, et de loin.
En fait "Léon" est surtout un film intimiste et une histoire d'amour orienté sur la relation entre Léon et Mathilda. Une relation en perpétuelle évolution: amis, père/fille, maître/élève, partenaires, amour platonique. Plus le film avance plus on se dit qu'ils étaient fait pour être ensemble et en ce sens, le final déchirant qui refuse tout happy end bénéficie d'une véritable portée émotionnelle! De plus la version longue en ajoute avant tout à cette relation qui à plusieurs reprises frôle la frontière de la morale mais sans jamais la traverser.
Cette approche toute en finesse permet au réalisateur de vraiment soigner ses quelques moments de violence, trois en tout: l'ouverture du film, qui est carrément un modéle de construction, l'assassinat massif de la famille de Mathilda et bien entendu le long final.
Besson conclu son film avec sobriété et efficacité mais sans tomber dans du classique aseptisé. Le film souffre malgré tout de quelques incohérences, la plus grosse étant tout de même la scène au commissariat, un peu facile d'accès!
La grosse réussite de "Léon" tient de son casting, avec trois têtes d'affiche extraordinaires.
Jean Reno trouve ce qui restera comme le rôle de sa vie dans ce tueur implacable, ce professionnel glacial un peu autiste sur les bords.
Gary Oldman est parfait en flic psychopathe incontrôlable. Son sourire sournois, ses spasmes, ses réactions imprévisible; il est vraiment effrayant, criant de vérité, sa performance est juste énorme.
Mais c'est la toute jeune Nathalie Portman qui impressionne le plus dans un personnage au corps d'enfant, aux sentiments innocents et aux pensées d'adulte, elle est d'un naturel et d'une maturité incroyables, preuve précoce de son immense talent.
Avec des personnages aussi bien écrits et aussi bien interprétés, la trame finalement très simple de "Léon" se suit avec passion.