A son réveil, Julia est couverte de sang. Un peu à l'ouest, elle part au travail sans se rendre compte de rien. Ce n'est qu'en rentrant à son appartement, le soir, qu'elle découvrira les corps de ses deux colocataires, dont l'un encore en vie. Elle sera même incapable d'expliquer à la police ce qui s'est passé, tant ses souvenirs de cette soirée sont confus. Enceinte et inculpée d'homicide volontaire, elle est envoyée en prison, quartier mère-enfant.
Dans un premier temps, Julia vit mal son isolement, on y voit de la souffrance, de la solitude, un certain rejet de sa grossesse. Ses relations avec les autres prisonnières sont distantes. Puis lorsqu'elle accouche de son fils Thomas, sa vie reprend un sens, et naît alors un espoir : celui de la liberté, d'élever son fils dans des conditions normales. Malheureusement, elle ne pourra le garder auprès d'elle dans cette unité que jusqu'à ses quatre ans, après quoi il sera confié à sa mère, revenue tout spécialement de France pour eux.
On suit donc le quotidien d'une femme qui se découvre mère, dans ce cadre fermé si particulier qu'est le milieu pénitenciaire, et qui partage un endroit commun avec d'autres femmes et d'autres enfants. Entre l'amour et l'espoir, Julia renaît, et c'est un véritable coup de massue qu'elle reçoit, lorsqu'elle est jugée coupable à son procès, elle qui s'estime innocente. Très rapidement, sa mère récupère la garde de Thomas. Et elle sera prête à tout pour le retrouver.
Vibrante interprétation de Martina Gusman dans ce rôle difficile d'une mère prisonnière, sous la caméra attentive de son mari et réalisateur Pablo Trapero. Emouvant sans jamais en faire trop, parfois difficile mais jamais sans espoir : un film réussi.