La saga Leprechaun fait partie de ces chouchous du cinéma d’horreur réservé à une obscure élite qui a grandi avec Mad Movies et qui, de ce fait, est bien plus en clin à apprécier du craignos monster foireux sur les bords. Le Leprechaun (à prononcer Laid-preu-côôône) est, pour ceux qui ne le savent pas, ce que l’on appelle chez nous un Farfadet, sorte de nain malicieux qui protège jalousement son or. Etant donné que les années 80/90 ont été la porte ouverte à toutes sortes d’idées farfelues allant piocher dans l’ésotérisme il fut bien normal que ce porte étendard de l’Irlande ait le droit à sa réinterprétation horrifique. A peu près à tous les niveaux on retrouvait des tares dans cette vision cinématographique, et ce des les premiers épisodes, que ça soit la réalisation désastreuse ou les effets-spéciaux salement en retard. Pourtant les métrages avaient une sympathie indéniable, fournie principalement par la présence de Warwick Davis et ses répliques tirées par les cheveux, ainsi que quelques morts originales. Malheureusement pour le farfadet qui ne volait déjà pas haut, les suites ont plongé littéralement, que ça soit avec un quatrième opus qui se passe dans l’espace (la scène où le Leprechaun devient géant est tout bonnement aberrante, ayant l’air d’avoir été faite 10 ans avant le King Kong original), ou encore les deux derniers qui se passaient dans les ghettos américains, empilant les clichés scénaristiques sur un personnage qui n’en avait pas besoin. Et pourtant ! Aussi mauvaises qu’étaient ces suites le fan en sortait toujours relativement satisfait, à l’opposé des derniers Hellraiser ou Retour des Morts Vivants.
Hélas Leprechaun: Origins ne profitera de rien de tout ça. La production a voulu faire un reboot, relancer la saga avec une vision plus bestiale et exempte d’humour, sauf qu’en plus le gore a sauté lui aussi et au final il ne reste RIEN. Oui, rien, hormis une course poursuite qui démarre très vite, et il faut à peine une demie heure pour que les jeunes cons soient dans une cabane, vu que c’est de nouveau à la mode, et commencent à se faire attaquer par la créature. Et quelle créature ! Mon Dieu on a rarement vu aussi merdique, au point que le réalisateur a décidé de la filmer floue la plupart du temps ou en secouant sa caméra dans tous les sens (sur ce dernier point il est bon de noter que de toute façon la caméra est en roue libre totale pendant tout le film). On nous a d’ailleurs répété maintes fois que le catcheur Dylan Postl incarnait la créature, mais franchement pour le peu qu’on puisse la voir elle aurait pu être faite sans acteur à l’intérieur (même les quelques plans proches sont fixes, flous et saturés d’effets, du vrai boulot de nerd qui a une chaine Youtube). Autant dire que la WWE, qui a repris ici les rennes de la licence, a fait n’importe quoi, comme avec la plupart de ses films, même si de temps en temps y’en a un qui se laisse regarder (The Marine par exemple). Qui plus est les fans les plus hardcore reconnaitront très vite le plagiat qui a été fait du Creature avec Sid Haig…
D’un autre côté on est assez peu surpris par ce résultat car même le générique d’ouverture est loupé. On prend une police de base (moche en plus), blanche, et on enchaine les noms sur l’écran sans aucun sens artistique. D’ailleurs lorsqu’arrive le générique de fin nous ne sommes pas surpris du fait que l’action commence aussi vite, il dure 12 PUTAIN DE MINUTES. C’est dire si tout cela a été calculé pour profiter des sous des fanboys !
Leprechaun: Origins réussit à faire ce que la saga originelle n’avait jamais accompli: cumuler un si grands nombre de défauts au point d’en devenir inexcusable. Le film n’installe aucune atmosphère, ça court partout sans discontinuer tout en restant emmerdant au possible. Même l’honteux remake d’Evil Dead n’avait pas été aussi loin. A éviter absolument, à moins que vous ne souhaitiez faire des cauchemars en imaginant ce qui se passerait si la WWE en faisait une suite.