Comme j'ai une vie incroyable j'ai décidé l'année dernière de voir tous les épisodes de la saga Leprechaun à la suite, histoire de me définir en tant que personne, faire parti de cette caste qui domine la société dans l'ombre avec raffinement et finesse... Pas le temps d'aligner les sept que j'apprends dans la semaine qu'un huitième est prévu pour les mois à venir! Laissez-moi vivre les gars, je sais que vous avez des choses à dire mais faut savoir intérioriser.
Leprechaun Returns a au moins le mérite de passer après l'insipide Origins, le contraste lui est donc favorable. Linden Porco s'en sort mieux dans le rôle titre que le changement de direction de l'opus précédent n'en laissait l'occasion à Dylan Postl. Il est quand même moins marrant que le grand Warwick mais ça fait le café (même si son rire est mille fois moins fun).
À la manière du Halloween 2018, cet opus se pose en suite directe du film de 93. On peut alors imaginer soit que les autres séquelles n'ont jamais eu lieu, soit qu'elles mettaient en scène un leprechaun différent, ce qui expliquerait les soucis de continuité.
Notons le retour de Mark Holton, qui montre déjà que les responsables se sont pris davantage la tête qu'on était en droit d'en attendre d'eux.
Le ton se veut fun et tombe parfois juste - à ma grande surprise - avec néanmoins une pointe de cynisme difficile à éviter aujourd'hui et des gags/références qui peuvent faire grincer des dents.
Bien que très plats, les personnages sont plus étoffés que dans la majorité des slashers (mais de très peu). La gamine principale est un ersatz sympa d'Ellen Page et est aussi débrouillarde qu'une Heather Langenkamp.
Mention spéciale pour les apports au mythe du Leprechaun, cet épisode laisse supposer par exemple que ce n'est pas le trèfle à quatre feuilles en lui-même qui nuit au monstre mais son symbole (voir la voiture de Ozzie) un peu comme le crucifix n'est utile contre un vampire que si le porteur a la foi.
Aussi et surtout le fer qui tient ici le rôle de l'argent envers le loup-garou pour un motif amusant.
Donc grosso modo Returns a quelques avantages pour lui mais malgré un réal qui signait il y a trois ans un The Void assez cool et une scénariste qui a sur son CV Ash VS Evil Dead il est à ranger au milieu du panier. C'était pas terrible mais c'est pas comme si les autres étaient du Werner Herzcock* non plus.
*Une des blagues pourries du film.