Cher incarne une femme croqueuse d'hommes (un rôle de composition ?) qui, ne voulant pas s'attacher à chaque nouvelle relation, déménage sans arrêt au grand dam de sa fille ainée, Wynona Rider, une adolescente en manque de figure paternelle qui pense aller dans la religion, et la cadette, Christina Ricci pour son premier rôle au cinéma, qui est passionnée de natation. Cher... euh, la mère, va rencontrer un nouvel homme dans cette ville du Massachusetts, un vendeur de chaussures joué par Bob Hoskins, qui pourrait lui faire changer d'avis sur ses idées préconçues.


Disons-le tout de go, je ne m'attendais pas à voir un film aussi sympathique, illuminée par la fraicheur de Winona Ryder, alors âgée de 18 ans, et qui agit comme une pré-Daria, en commentant en voix-off ce qu'elle vit, son côté blasé, sa lassitude de déménager sans arrêt, mais également son envie de rentrer dans les ordres jusqu'à ce que la rencontre avec un employé du couvent la trouble, elle qui n'avait pensé au désir auparavant. Elle incarne ici un personnage qui a 15 ans, et elle y arrive à merveille avec ce côté ingénu, voire naïf, comme on pourrait s'en douter en 1963, période où le film se déroule. Il y a d'ailleurs une séquence très drôle où, après une ballade avec ce garçon où, après un baiser, elle fonce chez le gynécologue, en pensant qu'elle est tombée enceinte !
Le film parle aussi de cette époque, où on assiste à la mort du président Kennedy, mais également le portrait d'une femme dans la quarantaine, incarnée par Cher, au comportement moderne dans le sens où c'est elle qui mène la danse par rapport aux hommes, elle a l'air de les mener à la baguette, sans mauvais jeu de mots, jusqu'à la rencontre avec Bob Hoskins. D'ailleurs, si le personnage joué par Cher n'est pas foncièrement sympathique, celui incarné par la comédien est d'une grande tendresse, toujours aux petits soins pour elle, ça fait plaisir de le voir jouer des hommes bons et généreux, bien qu'il peut lui arriver que, excédé par les caprices de Cher, il se met à gueuler. Quant à Christina Ricci, même si son rôle est secondaire, elle bouffe l'écran par sa présence ; on voit que c'est une petite fille (10 ans) cinégénique, pour qui la vie se résume à la natation, au point de vouloir devenir la future Esther Williams.


Le film comporte son lot de bons et moins évènements, il reste constamment dans ce côté sympathique dont je ne m'attendais pas. Il y a aussi un côté nostalgique indéniable dans le sens où ce qu'on voit de cette petite ville des années 1960 est idyllique.
Les deux sirènes est pourtant un film au tournage très compliqué, où la toute puissance de Cher s'est manifestée au point de virer deux réalisateurs (Lasse Hallström et Franck Oz), puis l'actrice qui joue sa fille ainée (Emily Lloyd, qui en verra sa carrière brisée à la suite d'un procès qu'elle aura gagné), et dont la chanson qui conclut l'histoire, The Shoop Shoop Song, chantée par l'actrice, sera un carton.


Je ne dirais que Richard Benjamin soit Billy Wilder, mais il y a un vrai plaisir à voir ce film, qui est comme un petit bonbon, et avec une déjà très bonne Winona Ryder.

Boubakar
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le 21 nov. 2020

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