So British !
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"Les 39 marches" est, en 1935, un des premiers films d'espionnage de Hitchcock.
Comme souvent, Hitchcock évoque rapidement et sans détailler le sujet dont on ne saura même pas qui convoite les données ou formules ultra-secrètes. Très certainement, c'était tellement confidentiel que Hitchcock ne s'est pas senti en position de trop en divulguer au spectateur. Plus sérieusement, ceci montre que dans la plupart des films d'espionnage de Hitchcock de cette époque en particulier, le sujet n'a aucune importance. Seule la mise en scène et la mise en situation des personnages ont de l'importance.
L'histoire ici commence de façon assez cocasse par un spectacle de music-hall où un des spectateurs s'imagine vivre une bonne aventure en amenant chez lui une jolie femme rencontrée par hasard qui lui raconte une histoire d'espionnage rocambolesque à laquelle il ne croit pas. Mais comme on le sait le hasard ne fait jamais bien les choses et notre spectateur en goguette se trouve avec le meurtre de l'espionne sur les bras. Innocent, sa seule solution est de mener l'enquête pour pouvoir se disculper à partir des deux mots clés lâchés par l'espionne, "Ecosse" et "trente-neuf marches".
Le fil rouge du film sera, certes, la recherche de ces méchants espions mais l'important sera les diverses rencontres que le héros sera amené à faire dans son périple à travers plusieurs scènes tragi-comiques très réussies comme le séjour dans la ferme d'un écossais avare et avide, jaloux et suspicieux mais marié à une gentille femme ou encore la fuite du héros enchainé à une femme qui lui est carrément hostile.
Un point important du film est l'humour noir et grinçant qui sous-tend l'ensemble du film alors que le sujet est très sérieux voire même dramatique car le héros est pris entre deux feux, la police et les espions. Ce second degré permanent alors qu'un suspense efficace est mis en œuvre rend ce film assez remarquable et inoubliable. D'un point de vue réalisation, il y a de véritables petites trouvailles dans les transitions entre les scènes qui aujourd'hui paraissent certainement banales : par exemple, le cri qui accompagne la découverte du cadavre de l'espionne se poursuit dans le sifflement strident de la locomotive qui sort d'un tunnel fouettant l'attention du spectateur.
Le couple d'acteurs Richard Donat et Madeleine Carroll est très intéressant surtout dans la partie où ils sont menottés alors que leurs objectifs sont divergents. Ceci n'exclura pas l'élaboration d'une douce romance lorsque Madeleine Carroll comprendra que Richard Donat n'est pas le méchant criminel.
A noter aussi dans ce film le rôle de la plupart des femmes qui est d'aider voire même de sauver Richard Donat dans sa fuite ou dans son enquête. La femme de l'écossais, l'aubergiste romantique …
Film au scénario impeccable où les petits détails du début prennent leur importance au cours du film, où rien n'est laissé au hasard. Film à l'action trépidante où la mise en scène contribue au suspense. Film où le spectateur peut même sourire au plus fort de l'action dramatique. Bref, film remarquable de Hitchcock que je peux régulièrement revoir sans m'y ennuyer.
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Créée
le 15 août 2022
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