Quoi de mieux que la version longue pour apprécier à sa juste valeur cette œuvre qui se conclue sur la bataille ultime de Falaise Rouge ?


Les 3 Royaumes en un et seul bloc de deux parties. Pas loin de cinq heures de grand spectacle épique. En parlant de spectacle. Tout individu qui a une aversion du cinéma spectacle aura du mal à digérer ce film de John Woo. Les 3 Royaumes réunit tous les poncifs du film grand public à gros budget qui s’attaque par la même occasion au box office et ce de manière véhémente. Les héros emprunt de valeur forte comme la loyauté et l’honneur, des sacrifices en rafale accompagnés d’élans héroïques, une musique qui orchestre les sentiments du spectateur en soulignant en gros et en gras l’émotion à adopter face à la situation. Les 3 Royaumes c’est tout cela à la fois. Sans être naïf, sans illusion mais en se prenant au jeu, ce spectacle nous l’acceptons comme un grand moment de cinéma qui se veut réussit. Le cinéaste atteint son but, celui de nous offrir un divertissement bien que bateau dans sa narration, sans oublier des effets vains comme les interstices de la deuxième partie (entre autre).


La patte John Woo dans Les 3 Royaumes ? Sans doute dispatché de temps à autre dans un coin, recoin de la pellicule. Sinon, elle reste légère comme si la touche du cinéaste s’effaçait devant l’importance d’une telle entreprise. Les enjeux économiques sont de taille notamment avec des décors qui en mettent plein la vue, un casting de stars et des ambitions que l’on sait (s’imagine) grandes. Au-delà des contraintes, John Woo parvient tout de même à nous faire voyager dans le temps. Un voyage dans cette Chine en guerre, divisée en plusieurs royaumes sous le joug de la Dynastie Han. Une évasion grandiose qui nous happe dans les intrigues inspirées d’un fait historique, celui de la bataille de Falaise Rouge. Les acteurs y sont convaincants bien que leur rôle respectif soit – comme souvent dans ces films calibrés – stéréotypé. L’ensemble est linéaire avec une tension qui s’accroît. Celle se mettant en place tranquillement tout en étant parsemé parfois de soubresaut jusqu’au final tant attendu.


Les 3 Royaumes est une œuvre de bonne facture. Certes, on ne retrouve que ponctuellement le cinéma d’un cinéaste qui a profondément marqué l’industrie cinématographique de Hong Kong. Il réalise son retour avec un film-produit sans grande personnalité. Pourtant, il réussit ce retour de belle manière, nous montrant qu’il est un metteur en scène qui connaît (toujours) son métier (des fois qu’on en douterait). Les 3 Royaumes en met plein la vue bien qu’on aurait aimé des instants un peu plus extrêmes et d’autres moins lisses. Comment ponctué cet article ? Si ce n’est par une question : vous saviez vous qu’on pouvait dire plein de chose en jouant de la cithare ? Faut croire que oui…


http://made-in-asie.blogspot.fr/2010/05/3-royaumes-john-woo-sortie-dvd-avis.html

IllitchD
6
Écrit par

Créée

le 28 févr. 2013

Critique lue 1.2K fois

11 j'aime

IllitchD

Écrit par

Critique lue 1.2K fois

11

D'autres avis sur Les 3 Royaumes

Les 3 Royaumes
Docteur_Jivago
7

L'Illiade chinoise

Version Longue : Je n'ai pas eu l'occasion de voir la version cinéma, mais c'est tout de même révoltant de voir ce genre d'oeuvre, très ambitieuse et emmenée par un grand cinéaste, tronquée de plus...

le 12 oct. 2017

21 j'aime

8

Les 3 Royaumes
Lonewolf
10

Critique de la version longue [2 x 2H20]

Après une escapade américaine où il alterné le bon (Volte/Face, Windtalkers) et le moins bon (Chasse à l'Homme, Paycheck, Broken Arrow), John Woo est enfin de retour chez lui, en Chine. 30 ans après...

le 3 nov. 2010

21 j'aime

Les 3 Royaumes
Ugly
8

Le seigneur des Chinois

Après plus d'une décennie au pays des hamburgers, John Woo marque son retour en Chine, à la tête d'une production chinoise qui a visiblement bénéficié de gros moyens. On voit nettement qu'il a appris...

Par

le 20 févr. 2018

19 j'aime

29

Du même critique

L'Enfer des armes
IllitchD
8

Director’s cut

Disparu. L’Enfer des armes de Tsui Hark est une œuvre mythique à elle toute seule. Troisième et dernier film de Tsui Hark de sa période dite « en colère », l’original est interdit par le comité de...

le 31 janv. 2013

32 j'aime

2

The Murderer
IllitchD
6

Critique de The Murderer par IllitchD

The Murderer commence dans le Yanji, ce début de film est d’un aspect quasi documentaire, Na Hong-jin nous montre une région aux immeubles vétustes et sinistres. Il y a une misère palpable qui...

le 11 févr. 2013

31 j'aime

2

A Bittersweet Life
IllitchD
5

Critique de A Bittersweet Life par IllitchD

Kim Jee-woon réalise une pépite de style. La réalisation a du style comme son personnage principal (Lee Byung-hun). Tout y est stylé, les plans, les costumes taillés, la belle gueule du héro...

le 28 mai 2013

31 j'aime