"Je serai toujours ton ami :D :D"

Un budget de malade. Aucun figurant digitalisé, même dans les scènes de guerre. Un casting classieux (Zhang Fengyi et Takeshi Kaneshiro en tête). Et surtout, une base aussi épique que légendaire : l'époque des Trois Royaumes. Impossible de rater ça.

Ah ben si. John l'a fait. Des "gentils" parfaits qui s'opposent à une invasion du grand méchant pervers, hypocrite et ambitieux. La morale étant "le méchant, il est méchant parce qu'il n'a pas d'amis, mais nous, les gentils qui sommes tous des amis, on va vaincre les méchants parce que nous sommes des amis et les amis c'est bien". On remplace le passage du pont de Chang Ban par une stratégie ridicule à base de miroirs. On remplace les conseils de Pang Tong par... rien. On balance une pauvre nunuche en guise de twist ultime pour permettre aux gentils (qui n'ont de toutes façons jamais connu la défaite jusque là) de remporter la victoire finale (pauvre actrice... elle qui démarrait sa carrière dans le cinoche, voilà qu'on lui file le rôle de la cruche qui se farcit la scène de smex foncièrement déplacée au début du film). Et on conclut le tout par une prise d'otage musclée... dans la Chine antique (avec un Cao Cao absolument défiguré...). Même les efforts des acteurs ne peuvent rien pour sauver le script du naufrage.

Il ne reste alors qu'un bon gros divertissement bien aseptisé et idiot. Et quelques beuglantes de Zhang Fei, magistralement incarné par Zang Jinsheng, parce que c'est toujours marrant. De quoi passer un samedi soir "no-brain" sur le canapé.

Et puis, honnêtement : un film qui se termine par une série de compliments bisounours lors d'un face à face entre les deux zentils, la caméra s'élevant dans les cieux lorsque ceux-ci s'en vont, pour dévoiler un arc-en-ciel qui surplombe une vallée idyllique... ça ne peut tout simplement pas être sérieux.

What else ?