Après 15 ans d'actioners américains, John Woo revient en fanfare sur ses terres d'origine, avec une œuvre épique consacrée à la bataille de la Falaise Rouge, un évènement notable de l'histoire de la Chine impériale, au début du IIIe siècle. La vraie version du film est scindée en deux parties de plus de 2h, co-produite par différents pays asiatiques. Il y a, dans ce premier volet, deux grosses batailles qui se partagent les extrémités du scénario. Elles auraient pu être plus impressionnantes si le montage n'était pas aussi saccadé, presque épileptique par moment tant Woo ressent le besoin de faire des gros plans sur tout. L'accompagnement percussif belliqueux et les tactiques de combat mises en places restent prenants. Entre ces séquences guerrières, c'est plus d'une heure de géopolitique entre les seigneurs de guerre chinois qui déplacent leurs pions et discutent stratégie. Évidemment, le scénario met en avant les notions d'honneur et valeurs militaires, ainsi que les traditions culturelles ; il y a une place étonnante accordée aux arts musicaux qui confèrent une poésie singulière au récit, et se mêlent parfaitement aux superbes reconstitutions des paysages ruraux d'antan. Ce n'est pas toujours captivant, mais la 2ème partie abordera le cœur du sujet, à savoir une des plus grandes batailles navales de l'Histoire.