Toute première adaptation des aventures des Quatre Fantastiques, uniquement sortie en vidéo aux États-Unis en 1994, cette production Roger Corman (l'ancien réalisateur de la saga consacrée aux œuvres d'Edgar Allan Poe étant tombé bien bas depuis les années 80) part d'une bonne intention mais s'avère malheureusement catastrophique. Rareté mise en scène par Oley Sassone, un mini-spécialiste des films d'action ringards, The Fantastic Four nous entraîne dans l'impitoyable royaume du nanar à peine assumé où le maigre budget ne joue jamais en la faveur...
Il faut dire qu'avec une flopée d'acteurs uniquement choisis pour leurs ressemblances physiques avec les personnages et non pour leur talent, des effets spéciaux d'un autre âge et des décors cheap, cette adaptation ne pouvait pas vraiment tenir la route. Pourtant, l’histoire reste assez fidèle dans l'ensemble et plutôt bien écrite mais elle est hélas entrecoupée d’une sous-intrigue ridicule où La Chose, rejetée, se réfugie auprès d’une bande de clochards tout droit sortis de l’univers glauque et décadent de Street Trash. Un univers psychédélique aussi stupide qu'inapproprié contrôlé d'une main de fer par le Bijoutier, un personnage inutilement inventé pour l'occasion.
Pour le reste, nous avons donc affaire à la crème des accessoires low-budget à savoir des effets spéciaux anémiques (la Torche Humaine n'est ni plus ni moins qu'un dessin animé), des costumes de série Z, des scènes d'action aussi palpitantes qu'une ballade en voiture avec Derrick et des bruitages grotesques qui viennent enlever toute forme de sérieux, du moins de ce qu'il en reste. Ratage intégral donc, naturellement renié par un Stan Lee qui a d’ores et déjà oublié la seule existence d'un tel massacre, The Fantastic Four prouve néanmoins que les années 90 n'étaient tout simplement pas prêtes pour adapter des comics aussi visuellement importants.