Malmenés sur grand écran que ce soit sous la houlette de Roger Corman ou de Tim Story, Les 4 Fantastiques méritaient bien une réhabilitation cinématographique. La rédemption allait-elle passer par Josh Trank ? D’une certaine façon oui. Avec son premier film Chronicle, Josh Trank et son scénariste Max Landis ambitionnaient clairement de donner un sérieux coup de fouet à deux genres très codés : le found footage et le film de super-héros en s’attachant davantage aux personnages qu’à leurs pouvoirs. Bien qu’un peu roublard, ce mix à peine voilé entre Les 4 Fantastiques (déjà !) et Akira , suintait tellement l’amour pour le comic book movie qu’on espérait secrètement que cette grosse carte de visite tombe un jour sur le bureau d’un exécutif de Marvel ou de DC. Et ce qui devait arriva : Marvel n’a pas tardé à mettre son grappin sur le jeune prodige trop heureux de pouvoir enfin réaliser son rêve. Une bien belle success story dont le point d’orgue aurait pu être un grand film mais… Aussi vrai que l’enfer est pavé de bonnes intentions, ce nouveau 4 Fantastiques laisse suggérer que ce reboot s’est apparenté à un véritable chemin de croix pour le cinéaste. Et pourtant, force est de reconnaitre que le film commence sous les meilleurs auspices. Si l’on fait abstraction des quelques aberrations chronologiques visant à nous faire croire que Miles Teller et Jamie Bell n’ont pas plus de quinze ans chacun (beaucoup plus tard dans le film, on verra sur un ordinateur que la Chose est née en 1986 soit 21 ans avant sa première rencontre avec Mr Fantastic alors qu’ils étaient enfants !), on se prend tout de suite d’affection pour nos quatre héros en devenir. La volonté de Trank est claire : s’éloigner le plus possible du giron Marvel en donnant à son film une tonalité plus intimiste, personnelle. En ce sens, la première partie demeure des plus honorable avec une mise en place certes un peu longue mais permettant de dessiner des personnages attachants aux caractères bien trempés. Et alors que l’on redoutait que leurs pouvoirs rendent nos quatre compères ridicules, Trank réussit là où ses prédécesseurs ont lamentablement échoués en rendant ses 4 fantastiques crédibles. Un véritable tour de force qui aurait pu accentuer la puissance émotionnelle qui émane du film dans son premier tiers si la production n’avait pas décidé de reprendre rapidement les commandes (Lire la suite...)