Pour les 4 Fantastiques, la route de l'autel a tout du chemin de croix. Pensez-vous, même la fin du monde s'y oppose. Enfin, pendant seulement une heure et demi, durée qui fait penser que Les 4 Fantastiques et le Surfer d'Argent est mené sur le même rythme, c'est-à-dire tambour battant, que son aîné.
Malgré la multiplicité des enjeux : la découverte de cet étrange surfer cosmique, la destruction inéluctable de la terre par Galactus, le retour de Doom, le mariage tant attendu et la menace de scission du groupe de super héros.
Le scénario, encore une fois basique, comme l'opus précédent, ne se contente d'aborder tout cela qu'en surface, tout en allant droit au but et de rendre le ton du film un tout petit peu moins puéril.
... Et de mettre en avant, à l'évidence, l'attraction principale de cette suite : un Silver Surfer doué de vie grâce à la magie des effets spéciaux de chez Weta Digital, l'interprétation physique de Doug Jones, comparse de Guillermo Del Toro, et la voix chaude de Lawrence Fishburne, qui se rêvait cependant, à l'origine, doubler Galactus.
Un Silver Surfer dont la première scène de poursuite, flanquée de Johnny Storm à ses trousses, souligne le caractère plus que moyen de l'action du film précédent dans son entièreté, ainsi que son caractère anonyme.
Certes, toute la tragédie du personnage n'est évoquée qu'au détour d'un dialogue, alors qu'un flashback aurait pu illustrer ses origines. Mais ce qui étreint le personnage, son absence d'humanité au service de l'engeance spatiale, est convoquée pour mieux baliser le chemin de sa rédemption. Tandis que l'illustration graphique du Surfer s'avère à la hauteur d'une entreprise à l'évidence un poil plus ambitieuse et surtout bien plus argentée qu'en 2005.
La représentation de Galactus a, elle, fait grincer bien des dents. Si elle manque à l'évidence d'inspiration et transpire une certaine forme de paresse, les détracteurs pourraient cependant se poser la question du caractère incongru de transposer tel quel à l'écran un grand géant rose (pardon, mauve...) cornu avec une robe de métal lui faisant office de ceinture...
Une équipe technique que l'on sent pourtant un peu gênée aux entournures, puisque, pour les plus attentifs, ce qui semble une gageure au vu de la triste moyenne du film sur le site, une ombre fugace sur une planète, puis le centre de la tempête cosmique, se parent du légendaire casque à cornes du destructeur de mondes.
L'action est en rendez-vous et se montre plutôt correcte. Cependant, le seul personnage à évoluer, un peu, en cours de route, Johnny Storm, ne peut cependant sauver l'entreprise ni de l'absence de pleine exploitation de sa source, ni du manque d'inspiration de scénaristes qui, il faut bien l'avouer, font dans le service minimum.
Sauf que l'on se prend, devant l'écran, à ne pas trop s'ennuyer devant Les 4 Fantastiques et le Surfer d'Argent, à un peu moins lever les yeux au ciel devant cet humour pourtant toujours assez malvenu. A moins que l'on s'y soit, finalement habitué. Distrayant, sans plus, le film bénéficie bien sûr de la présence à l'écran de sa nouvelle figure de proue qui mériterait un film à lui tout seul. Sans pour autant rivaliser avec les meilleurs opus de la Maison des Idées.
Mais attendait-on vraiment quelque chose d'autre de la part de Tim Story ?
Behind_the_Mask, Surfing Bird.