The Thing version western tarantinesque

Un chasseur de prime convoyant une prisonnière est contraint de faire halte dans une auberge. Là, il sera piégé par le blizzard avec d'autres voyageurs, qui ne sont pas forcément tous ce qu'ils paraissent. "The Hateful Eight" est un huis-clos prenant, qui bénéficie en premier lieu d'excellents acteurs, incarnant à merveille des personnages développés par la première partie du film. Kurt Russel charismatique à souhait en rustre paranoïaque, Samuel Jackson jouissif en roublard à la gâchette facile, Walter Goggins énorme en shérif raciste et ambigu, Jennifer Jason Leigh animale en mystérieuse criminelle, mais aussi Tim Roth et Michael Madsen, que l'on prend plaisir à revoir chez Tarantino.

Ces personnages se livrent à des dialogues savoureux, qui font monter la tension crescendo pour aboutir à un dernier acte assez barbare. Par ailleurs, on repère de nombreuses références plaisantes à "The Thing" : paranoïa omniprésente (bien que gérée ici à la manière d'un polar), décors enneigés superbes, très bonne musique d'Ennio Morricone dont quelques thèmes proviennent directement de "The Thing", et utilisation extensive de plans très larges pour les scènes d'intérieur, permettant ainsi de dévoiler de nombreux détails (technique qui était largement employée par Carpenter).

Tout ceci concourt à un divertissement rondement mené, jamais ennuyeux malgré ses 3 heures, qui en prime aborde l'état de l'Amérique après la guerre de Sécession.