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Après le succès critique et commercial de Django Unchained, Quentin Tarantino décide d’écrire une suite en roman pour son chasseur de primes. Plus l’écriture avance, plus il se rend compte qu’il s’agit là d’un scénario pour un long métrage qui n’a plus rien à voir avec Django. Malheureusement pour Tarantino son scénario se retrouve sur la toile. Après les leaks, Tarantino se retrouve complètement démotivé et triste. Il annule son projet… Mais heureusement il revient sur son annulation et en 2015 sort The Hateful Eight, un western en huit clos.

Le film est long à démarrer, mais Tarantino pousse sa marque de fabrique tellement loin. Il y a des dizaines de référence (à ses propres films), des hectolitres de sang, de la violence, et surtout des dialogues extrêmement bien ficelés. C’est quand tous les salopards sont dans la mercerie que la partie de cluedo peut commencer et que le spectateur peut aussi s’amuser. Le huit clos est bien appuyé dès le début quand tous les personnages referment la porte derrière eux avec les planches et les clous. Une fois la porte définitivement fermé on peut profiter des dialogues et surtout se préparer au carnage qui va commencer. Les dialogues sont le point d’orgue du film, bien écrit et surtout bien interprété par le casting all stars de Tarantino.

Pour commencer on a Kurt Russel (Death Proof) qui vieilli de mieux en mieux. Le mec a une classe folle et il marque le film de sa présence. Puis vient Samuel L. Jackson (Pulp Fiction, Jackie Brown, Kill Bill et Django Unchained) qui cabotine et en fait des tonnes. Mon dieu que c’est bon de le voir comme ça, il est jouissif. Derrière on a les habitué comme Michael Madsen (Reservoir Dogs et Kill Bill) ou Tim Roth (Reservoir Dogs et Pulp Fiction) ou James Parks (Kill Bill et Django Unchained) qui font le travail qu’ils savent faire. Ils sont tous très bon. En arrière-plan on a Bruce Dern et Demian Bichir un peu plus discret, mais aussi très bon. Tarantino nous offre son caméo en faisant le narrateur et en brisant le quatrième mur. Je n’ai pas trop compris la place de cet entracte. Par contre le mec qui m’a bluffé, un habitué des seconds rôles, c’est Walton Goggins (Django Unchained). Dans le dernier acte il a une mise en avant extraordinaire. De plus son personnage est très nuancé, on ne sait pas si il incarne un gentil ou un méchant et c’est ce qui donne du cachet à ce film et à ces personnages. Ce n’est pas manichéen et on peut tous s’attacher à un de ces anti-héros.

La vraie star de ce film, c’est la seule actrice, à savoir Jennifer Jason Leigh qui est impressionnante. On a bien Zoë Bell (Kill Bill, Death Proof et Django Unchained) et Dana Gourrier (Django Unchained) qui viennent faire un coucou, mais rien à voir avec la présence de Jennifer. A elle seule, elle poutre tout le casting masculin, elle est plus dangereuse que tous les salopards réunis dans la mercerie. Elle inspire un dégoût total pour le spectateur et à chaque fois qu’elle se prend un coup, c’est un plaisir. Pourtant elle encaisse bien. Bravo.

La surprise de Channing Tatum au cast était très bien. Le premier script avait fini sur internet, mais la présence de Tatum sur le tournage n’a pas fuité. Ça fait plaisir qu’en 2016 on peut encore avoir de telle surprise dans une salle de cinéma.

La narration décousue est présente, comme dans tous les films de Tarantino et là elle sert à installer le background. Il y a juste une scène dont je ne vois pas l’utilité et qui rallonge de beaucoup le film (alors qu’il fait déjà 2h45), c’est le flashback où le clan Domergue tue tout le monde dans la mercerie. On savait déjà que ça c’était passé comme ça et en plus on n’était pas particulièrement attaché aux personnages. Ce n’était pas très utile et ça rallonge le récit considérablement. Il reste quand même que je ne me suis pas ennuyé une seule fois durant le visionnage.

Dommage aussi de ne pas avoir visionné le film en Ultra Panavision 70mm comme il a été tourné. Par contre les décors sont magnifiques, les images sont belles et l’intérieur de la mercerie est sublime. Le cadre est immense et on profite de tout.

La musique joue aussi un rôle essentiel dans le film. Composition de Ennio Morricone qui remporte l’Oscar de la meilleure musique de film. Pour une fois (dans un Tarantino), la musique n’est pas contrastée avec les images que l’on voit. La musique est au service du film et non l’inverse.

Voilà comment Quentin Tarantino nous livre un bon film. Il nous met un melting pot de tout ce qu’il a fait avant pour nous sortir un huit clos oppressant et pourtant très marrant à certains moments (le flashback du major). Il suffit de mettre des personnages hyper charismatique ensemble avec des flingues pendant deux heures et voir ce qui se passe. La tension va vite montée (faut pas être trop pressé non plus) et on va finir sur un plan d’une grande symbolique avec un chasseur de prime noir et un sudiste blanc confédéré agonisant ensemble sur une lettre de Abraham Lincoln.

StevenBen
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le 20 janv. 2023

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Steven Benard

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