The Hateful Eight, 8ème film de Tarantino, autant le dire tout de suite, il est de loin mon réalisateur préféré, j'ai aimé (adoré) absolument tous ses films, même Boulevard de la Mort et ses longues scènes "inutile", c'est avec impatience que j'attendais ce nouveau film et je ne suis vraiment pas déçu !


Chapitre 1 : Mise en bouche


Commençons par les sujets qui divisent, oui c'est long, c'est quasiment 2H50 de blabla, mais c'est bien connu, Tarantino a un véritable talent pour l'écriture des dialogues, on se retrouve alors avec 1H30 du film fait uniquement de discussion mais réalisé de manière tellement parfaite que l'on ne voit rien passer pour peu que l'on se prenne dans l'ambiance du film. D'autant plus que chaque dialogue, même le plus anodin, est finalement important pour la suite.
Un autre élément que l'on peut critiquer concerne le fait que TH8 (c'est bien comme acronyme non ?) est une sorte de condensé de la filmographie de Tarantino, premièrement, le huis clos, là où on pourrait s'attendre à voir un western plein de beau paysage, notre cher Quentin décide d'enfermer (littéralement enfermé, les personnages ne peuvent pas sortir à cause du froid, ne nous laisse pas non plus sortir de ce chalet en nous clouant la porte !) ses personnages de la même manière que dans Réservoir Dogs. Les acteurs, la "dream team" Tarantino presque au complet, Samuel L. Jackson (Pulp Fiction, Jackie Brown, Django, Kill Bill), Kurt Russell (Boulevard de la Mort (c'est d'ailleurs assez marrant de voir qu'il joue dans le film de Tarantino où il y a le plus de long dialogue, TH8 et Boulevard de la Mort se rejoignent en ce point), Tim Roth qui est un acteur que j'adore (Pulp Fiction, Réservoir Dogs) et d'autres.


Chapitre 2 : De l'humour noir tu auras (ça fait un peu Star Wars comme phrase)


Au moins une fois par film de Tarantino, on rigole, et ici, on rit beaucoup, déjà à cause (plutôt "grâce" en fait) des longues discutions, forcement il faut occuper le spectateur, et comme on ne pas vraiment mettre en place (toute) l'histoire dans la diligence avec 3 ou 4 personnages, et bien on sort un nombre incalculable de répliques cinglante, drôle et grinçante. Certains trouveront l'humour parfois trop gras, trop raciste (même si on a l'habitude des classiques "négre" et "négro" de Tarantino), mais globalement,il réussit à trouver la bonne harmonie entre humour et sérieux, tout en ajoutant les petites touches drôles dans la mise en scène (le comique de répétition de la porte par exemple). Le seul moment que j'ai trouvé un peu lourd c'est quand le personnage de Samuel L. Jackson raconte comment il tue le fils du vieux (oui j'ai plus tous les noms en tête), vient alors la scène de la petite gâterie forcée (quand le personnage lui demande s'il veut savoir ce qu'il lui a obligé à faire, je me suis dit "non pas ça c'est pas possible"), je trouve ça d'autant plus surprenant que Tarantino n'a jamais vraiment fait de scène si sexuel dans ses films, du moins pas de façon si choquante, malgré ça, cette scène bien malsaine m'a tout de même fait rire et sert même plutôt bien à la vengeance de tous les noirs tuaient par le vieux. J'ajouterai également les touches d'humours violentes, notamment celle de la prisonnière qui se prend un méchant coup de coude dans la gueule, m'a beaucoup fait rire.


Chapitre 3 : Mise en scène sans défaut


Forcement c'est Tarantino, donc encore une fois, c'est réussi, les très grands angles de vue sont vraiment appréciables, tout est extrêmement esthétisé pour rendre beau (je n'ai pas trouvé d'autre mot désolé) chaque recoin du chalet et montrer son enfermement. L'ambiance est ultra travaillé et plus on avance dans le film, plus on se demande quand est-ce que ça va éclater, la tension monte à chaque fois d'un cran à chaque chapitre.
J'ai beaucoup apprécié le "brisage de 4ième mur" quand un narrateur nous parle soudainement, encore une petite technique pour ne pas faire sortir le spectateur, le tenir en haleine, on se dit "tient, un nouveau truc qui arrive !", et c'est là-dedans que réside le génie de Tarantino, réussir par des méthodes simple, à ne pas ennuyer le spectateur, même pendant de longs dialogues, qui renforcent d'ailleurs les quelques scènes d'action, décuplant alors leur impactent sur le spectateur. Je ne m'attarderais pas plus sur le sujet beaucoup de choses ont été dite, la mise en scène est parfaite, l'utilisation de l'Ultra Panavision 70mm, de la demi-bonnette (qui a un effet absolument génial, j'ai appris son existence grâce au film) etcétéra, etcétéra… C'est Tarantino, c'est fort, on le sait !


Chapitre 4 : Un mystère complexe


Le scénario du film est à la base assez simple, puis petit à petit, au fil des dialogues (encore ces fameux dialogues) des intrigues "secondaire" viennent s'ajouter à l'histoire, qui sont vraiment les personnages ? de quoi est coupable la prisonnière (mystère qui tiendra jusqu'à la fin) ? est-ce vraiment une lettre de Lincoln putain !?! C'est encore avec brio que le film s'en sort, je suis vraiment resté tout le long à me demander qui est le coupable, qui est complice, et quand vient le flashback, c'est l'étonnement, ils le sont tous, et là l'effet marche à merveille. Les personnages sont tous mystérieux, avec chacun leur part d'énigme, la surprise final de voir Chris Mannix comme dernier survivant, de le voir lui, comme personnage vers qui le choix du final se tourne est absolument inattendu alors que je pensais qu'il serait un des premier a mourir ! On entre alors dans une sorte de Cluedo géant, mélangeant western, "horreur gore" (la scène de vomissage (quel beau mot) de sang), mystère, drame et enquête. Le film réussi alors a traité un certain nombre de sujets, par le biais de petit détail (ou bien de plus gros comme la lettre que Lincoln a envoyé à un noir à cette époque des Etats-Unis), sans jamais perdre de vue son enquête. Également une véritable évolution quand on passe du simple "qui est complice" à "je te bute et maintenant on joue plus", des moments de grandes intensité qui m'ont fait sauté de joie sur mon siège.


Chapitre Final : La consécration


Je pense qu'il s'agit d'un des meilleurs film de Quentin Tarantino, notamment grâce aux dialogues qui nous rentre dans le film qui m'ont vraiment marqués, et malgré une bande son pas forcement "inoubliable" (excepté le génialissime morceau de l'introduction qui donne une ambiance assez angoissante), le film ne fait quasiment aucune erreur. En tout cas, j'ai adoré The Hateful Eight, du grand Tarantino !


Vivement le neuvième !

Nicolas_S
10
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le 13 janv. 2016

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Nicolas_S

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