"C'est l'histoire d'un célèbre jeu de société joué par des barbus et des crasseux qui n'ont pas beaucoup retenu leurs leçons de catéchisme."



LES 8 SALOPARDS (THE HATEFUL EIGHT)


Sentiment étrange et partagé. Autant les 2h50 sont passées assez vite, autant on a l'impression de voir un film de 1h50 étalé sur 2h50. Bon, c'est déjà un exploit de captiver le spectateur pendant une période aussi longue, mais au final cela a-t-il un réel sens ?


Les dialogues et les acteurs sont super (Jackson, Dern, Russell, Jason Leigh ... de vraies tronches les mecs), millimétrés au poil de fion, trash et jouissifs à la fois. Ouaip, Tarantino il sait faire des films pas forcément démonstratifs tout en restant dans un ton particulièrement libre et assumé. L'ambiance poisseuse dans ce quasi huis-clos séduit par sa simplicité et par l'utilisation intelligente de l'espace à disposition. Ennio Morricone introduit le film avec l'un des plus beaux thème de ces dix dernières années.


Mais alors, je trouve cela tellement vain. Pour un fillm que j'ai tout de même apprécié, je reste relativement déçu. Il y a vraiment beaucoup de choses à jeter comme ce très long flash-back aussi utile qu'un zizi dans un escargot. La sauce monte pendant tout le récit, pour n'aboutir à rien d'autre que ce que le film raconte et sous-entend depuis le début. La démonstration visuelle de ce que le film nous a appris par les conversations n'a pas de sens, si ce n'est le côté gratuit du bordel.


J'aime bien la façon bien sale de décrire l'Amérique post guerre civile de manière plus rentre dedans. Des portraits sans concession de personnages fatalistes consumés par le système et la société en général, mais il n'y a aucun véritable liant assez solide pour venir colmater les nombreuses brèches que comporte la narration.


"Tout ça pour ça" est ma première impression après deux heures de questionnements parfois jubilatoires en mode "mais il veut en venir où avec son nouveau petit délire ^^"... c'est avant le fameux flash back qu'on se rend compte que finalement le scénario ne nous surprendra jamais... et au flash back lui-même de nous confirmer que Tarantino est parti en total free style sans jamais se demander si certaines de ses idées étaient assez pertinentes pour servir un récit classique.


Plutôt un film intéressant, tantôt captivant tantôt frustrant. Pour la première fois j'ai l'impression que copain Tarantino se touche un peu la nouille devant son beau miroir. A revoir cependant, pour dégager un ressenti définitif.

MassilNanouche
7
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le 7 janv. 2016

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Massil Nanouche

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