Peckinpah Hardcore
Le film va diviser... Encore plus que d'habitude pour du Tarantino, mais sur le plan moral essentiellement, là où les précédents Tarantino décevaient également sur la forme, avec des films...
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Premier vrai raté de la carrière de Quentin Tarantino, qui se caricature lui-même dans son huitième long métrage.
Un chasseur de primes et sa prisonnière trouvent refuge dans une auberge du Wyoming, en plein blizzard. Seul problème : l'établissement est déjà occupé par une belle brochette de salopards. Ce huitième long métrage de Quentin Tarantino, trois ans après le très réussi Django Unchained, promettait beaucoup, sur le papier, entre distribution de gueules, bande originale composée par Ennio Morricone et utilisation du format cinémascope.
Promettait, car Quentin Tarantino, à force de se répéter, rate pour la première fois, et dans les grandes largeurs, un film. Certes, Inglourious Basterds avait déjà sonné l'alerte, mais la confiance quasi aveugle que les amateurs de cinéma de genre pouvaient accorder à Tarantino se trouve trahie dans ce Hateful Eight, qui n'est qu'une pâle resucée de Reservoir Dogs, plus de vingt ans après la sortie du film qui l'avait révélé. Soit un huis clos bourré de dialogues, de vulgarité et de violence.
Mais là où Reservoir Dogs tenait en une heure trente de tension, les trois heures de Hateful Eight ressemblent à un purgatoire, ou à un doux exercice d'onanisme pour le réalisateur, qui se plaît même à imposer sa voix off dans le rôle du narrateur. Mégalomanie, quand tu nous tiens.
Encore deux films pour Tarantino
Quentin Tarantino aime que sa présence derrière la caméra se voie, parfois jusqu'à la caricature, à force de maniérisme et de références appuyées. Jusqu'ici, cela passait, car ses films ressemblaient plus à des hommages qu'à des plagiats. Dans The Hateful Eight, il cite les grands noms du western, mais s'impose des contraintes qui n'ont pas de sens. Filmer un huis clos en cinémascope pour quelques scènes d'extérieur est une erreur.
Utiliser les flashbacks pour justifier un scénario vide est une escroquerie. Sans oublier des dialogues d'une vulgarité telle qu'elle ne sert qu'à masquer leur vacuité. Et une violence qui n'est là que pour combler l'absence totale d'idées de mise en scène. Tarantino a annoncé qu'il prendrait sa retraite lorsqu'il aurait réalisé dix films. Il a encore deux opportunités de se rattraper.
Créée
le 18 janv. 2016
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