Plus de deux cent ans après son exécution, il ne se passe pas une décennie sans que le cinéma n'aborde le sujet de la révolution française et plus particulièrement de Marie-Antoinette. Après une version rock and roll de Sofia Coppola, on retrouve quelque chose de nettement plus classique avec un film de Benoît Jacquot, Les Adieux à la Reine.
Le point de vue de l'histoire est de présenter la vie à Versailles et l'insouciance qui y règne alors que les événements en rue se font de plus en plus violents et que la révolte gronde. La noblesse et la royauté ainsi que leurs sujets semblent totalement inconscients des dangers qui se préparent. Au fur et à mesure des actions et notamment de la prise de la Bastille, cette insouciance disparaît pour faire place à la peur des événements à venir.
Benoît Jacquot adopte toutefois un point de vue à la base assez intéressant: une sorte de huis-clos dans le château, on ne le quitte presque jamais et on reste toujours avec cette noblesse et cette royauté. A travers la liseuse Sidonie interprétée par Léa Seydoux, on vit les événements à travers son personnage et voir ainsi la peur qui grandit.
C'est un point intéressant mais Jacquot perd quand même souvent le fil de son histoire dans des discussions et des événements secondaires qui sont finalement sans intérêt dans l'histoire. On aurait pu vivre une forme de huis-clos passionnant, Jacquot s'intéresse par contre trop aux moeurs frivoles de certains personnages. Bien qu'il soit nécessaire d'en parler, ça ne méritait pas tout un foin.
Le problème c'est que sur les plus ou moins 100 minutes du film, on passe une majeure partie dans des discussions assommantes ou dans des événements sans intérêt.
Les dix dernières minutes du film sont très réussies avec un suspense aussi et une conclusion franchement bien amenée.
La réalisation est très classique, très française avec parfois, malheureusement, des allures de téléfilm.