Critique de Les Affranchis pas Jean-Baptiste

        Je vous épargne la citation du début, ni le style ni le changement de mise en forme ne pourra donner une once d'originalité à tous les critiques redondants de ce site.
        Même si je ne me suis pas endormi devant ce film il ne m’a pas pour autant fait frissonner. Martin Scorsese n’a pas du beaucoup se creuser la tête pour trouver une trame narrative aussi peu bouillonnante malgré le nombre de fois où ce genre de film ont été réchauffés. J’entends par là les films de mafieux à la sauce américaine. Cette recette contient des intrigues sur le trafic de coke, le détournement de marchandise, la corruption, les règlements de comptes puérils entre gangs voisins et enfin la trahison. Aucun de ces sujets n’est suffisamment approfondi puisqu’il se force à suivre la vie d’Henry qui est d’ailleurs très bien interprétée par Ray Liotta dont la belle gueule cassée était tout indiquée pour ce rôle. 
        C’est comme s’il avait essayé de faire rentrer toutes ces intrigues bateau dans la vie d’un homme, forcément ça ne passe pas et le personnage en sort décrédibilisé. On ne ressent même pas une forme de déchirure sur le visage d’Henry lorsqu’il balance Pauli, et Jimmy. Contrairement au Parrain de Coppola, Scorsese n’a pas su retranscrire les émotions humaines qui découlent de ses liens sociaux fraternels si particuliers tissés par la criminalité.
  Et puis il y a cette manie de camoufler la violence, de la rendre moins crue pour placer le spectateur du côté des gentils gangsters. Comme cette scène où Henry va venger sa compagne auprès du voisin qui a tenté des attouchements sur elle. Il se dirige vers lui sans un mot et le voisin balance une insulte juste avant de se faire détruire le visage à coup de cross de revolver rendant l’action d’Henry totalement légitime puisque l’objectivité de la réalité a été brouillée. C’est bien ça le problème de la sauce américaine, la banalisation de la violence masque la cruauté de l’action. 
   Il reste cependant quelques détails que j’ai bien aimés, au début le grand foutage de gueule pour les spectateurs qui sont souvent des citoyens bien rangés j’ai trouvé ça audacieux.